Espagne

Les éditeurs espagnols, acteurs du virage numérique

Le Liber, rendez-vous annuel des professionnels du livre hispanophones, se tient à Barcelone du 1er au 3 octobre 2014.

Les éditeurs espagnols, acteurs du virage numérique

Le numérique est "la" vedette de Liber, la foire internationale du livre en espagnol qui se déroule du 1er au 3 octobre à Barcelone. Confrontés à une TVA élevée sur les ebooks et au  piratage, les éditeurs tentent de trouver des solutions.

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Par Souen Léger, Barcelone
Créé le 02.10.2014 à 21h00

S’emparer de la révolution numérique. Tel pourrait être le mot d’ordre de la 32e édition de Liber, la foire internationale du livre en espagnol, qui se tient du 1er au 3 octobre à Barcelone. Le sujet est omniprésent dans les conférences professionnelles qui l’abordent sous tous les angles, et un espace dédié réunit plusieurs entreprises spécialisées.

En Espagne, où le livre numérique a généré plus de 80 millions d’euros en 2013, cette effervescence n’a rien d’étonnant. Certes, les ebooks n’ont pas conquis le marché aussi vite qu’au Royaume-Uni ou en Allemagne, mais ils représentaient tout de même 3,7% du chiffre d’affaires du secteur du livre l'an dernier, contre 1,1% en France selon GfK.
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Le corner digital.
A Liber, les éditeurs soulignent les obstacles à une croissance plus rapide de ce marché. "Pour conquérir les lecteurs, l’ebook doit être compétitif, ce qui est très difficile avec une TVA à 21% ", plaide Jesus Badenes, directeur général du département éditorial de Grupo Planeta. A contrario, le livre imprimé bénéficie d’une TVA réduite de 4%. 

Au cours des débats, le piratage s’impose comme l’autre préoccupation majeure. "Notre pays est encore lent et timide lorsqu’il s’agit de mettre en place des mesures contre le piratage", considère Nuria Cabuti Brull, P-DG de Penguin Random House Grupo Editorial. "Un travail de sensibilisation, d’éducation pourrait faire avancer les choses", poursuit-elle, estimant que la culture du "tout gratuit" sur Internet a laissé des traces. En 2013, selon la Fédération des éditeurs d’Espagne (FGEE), les pertes liées au téléchargement illégal d’œuvres s’élevaient à 302 millions d’euros.
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Mais le discours se veut volontariste. Il n’est pas question de subir la révolution numérique, mais plutôt de mieux l’appréhender pour sonder de nouvelles voies. Lors d’une conférence baptisée "Un autre monde est possible : initiatives et projets du 21e siècle", Joaquin Rodriguez a ainsi présenté "Master Yourself", un programme d’apprentissage dédié à l’exploration du numérique et des bouleversements qu’il entraîne dans le monde de l’édition.

Sur une durée d’un an, les participants apprendront à gérer les changements induits par le numérique sur les plans créatif, économique, ou encore juridique, grâce aux outils adéquats et à une ouverture internationale avec plusieurs voyages d’étude. Coût de la formation? 9000 euros, sans compter les frais de déplacement. "L’idée est non seulement de créer un laboratoire d’expérimentation, mais aussi de créer une communauté", explique Joaquin Rodriguez. La première édition doit s’ouvrir en octobre 2014.  

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