Les lycéens sont 91 % à disposer d’un manuel imprimé, et à l’utiliser à la maison pour retrouver une information précise, ou lire une leçon et comprendre ou compléter un cours (86 %). Les parents sont tout aussi convaincus de l’utilité de ces ouvrages à la maison, pour la révision et la préparation aux examens (94 % d’accord), la fourniture d’exercices adaptés (91 %), la compréhension des notions nouvelles (89 %), etc. Enfin, 73 % des enseignants jugent les manuels indispensables à la préparation de leurs cours.

Plébiscite

C’est un plébiscite pour le manuel papier qui ressort de l’étude réalisée très fouillée pour Les Editeurs d’éducation par OpinionWay sur l’usage des manuels imprimés et numériques au lycée (1). L’accès au manuel, ou son usage, est plus faible en zone d’éducation prioritaire, ou dans les filières professionnelles, au profit de pochettes imprimées ou numériques.

Le numérique est encore minoritaire, mais sa présence devient significative : 30 % des lycéens disposent de manuels sous cette forme, mais seulement 17 % d’entre eux, et de leurs parents, jugent qu’elle pourrait suffire. 58 % préfèrent toujours le manuel imprimé pour un usage au lycée (49 % pour l’utilisation à la maison), et environ les deux tiers des élèves, des parents et des enseignants souhaiteraient disposer des manuels dans leurs deux versions, jugées complémentaires. Le choix du tout numérique, plus ou moins motivé par un souci d’économie, ne rencontrerait pas l’assentiment unanime des utilisateurs.

Avec cette étude qui commence tout juste à être diffusée, le groupe des Editeurs d’éducation a voulu se doter d’une base argumentaire dans les discussions avec les responsables des régions qui financent les achats de manuels pour les lycéens, et s’interrogent parfois sur la pertinence de cette dépense. Prouver que les manuels sont bien utilisés est donc primordial, alors que se profile l’hypothèse d’une réforme du baccalauréat, qui justifierait une refonte de ces outils, et la nécessité de rachats complets, au-delà de simples remplacements.

Les éditeurs scolaires ont tenté aussi de montrer que le mode de financement influence l’usage en classe du manuel imprimé : dans les régions qui financent l’achat par les familles (aide directe ou carte à puce), l’usage systématique des manuels en classe est supérieur de 5 points par rapport aux régions qui subventionnent les achats centralisés par les lycées. La perception de la possibilité de renouvellement ou de souplesse dans le choix des manuels est également supérieure dans la solution d’achat par les familles.

Le but est ici de soutenir les achats individuels en librairie, par rapport aux appels d’offres raflés par des spécialistes des marchés publics lancés par les établissements. Un enjeu important, au moment où les regroupements de régions peuvent conduire à des choix défavorables aux libraires. Pour la même raison, les ministères de la Culture et de l’Education nationale ont commandé un rapport sur l’impact en librairie des modes d’achats des manuels, attendu d’ici à la fin de l’année.

(1) 529 lycéens, 531 parents et 5 091 enseignants interrogés en ligne du 9 au 13 mars 2017.

01.09 2017

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