Turquie

Liberté provisoire pour Asli Erdogan

L'écrivaine turque Asli Erdogan - Photo DR

Liberté provisoire pour Asli Erdogan

Le procès de l'écrivaine et chroniqueuse devenue le symbole de la liberté d'expression bafouée en Turquie, ainsi que de huit autres personnes accusées de soutenir la rébellion pro-kurde, s'est ouvert à Istanbul le jeudi 29 décembre. Trois personnes, dont Asli Erdogan, ont obtenu la liberté provisoire.
 

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Par Amélie Boutet,
Créé le 29.12.2016 à 17h38

La première audience du procès de l'écrivaine et journaliste Asli Erdogan, accusée avec huit autres personnes, dont l'auteure, linguiste, traductrice et éditrice Necmiye Alpay, de propagande et d'appartenance à une organisation terroriste armée, a eu lieu le jeudi 29 décembre à Istanbul, devant la 23e chambre de la cour d'assises du palais de justice de Caglayan. Celle-ci s'est achevée par la libération provisoire, sous contrôle judiciaire et avec interdiction de quitter le territoire turc, d'Asli Erdogan, de Necmiye Alpay et Zana Bilir Kaya, ancien rédacteur en chef du journal d'opposition pro-kurde Özgür Gündem, en vue de la poursuite du procès. Asli Erdogan devrait donc sortir de prison ce 29 décembre dans la soirée
 

L'audience s'est ouverte aux alentours de 10 heures du matin avec la voix d'Asli Erdogan : "Je vais m'exprimer comme si le Droit existait...". Ensuite, Necmiye Alpay a pris la parole, en faisant référence à la citation apocryphe de Voltaire : "Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire". Eren Keskin, avocate et vice-présidente de l'Association turque des droits de l'Homme (IHD), a expliqué : "Ceux qui défendent la liberté de pensée sont jugés ici, pour être membres d'organisation armée. C'est une chose inconcevable."

La militante pour la défense des droits de l'homme et des minorités (Kurdes, Arméniens, transexuels…), Asli Erdogan, avait été arrêtée le 16 août 2016 en Turquie pour ses écrits dans le journal Özgür Gündem, fermé le même mois. Son incarcération avait suscité une vague de mobilisations, dont le lancement d'une pétition internationale récoltant à ce jour plus de 45 000 signatures. Sa libération provisoire est un premier pas car son état de santé ne cesse de se détériorer, comme le rappelait le 12 décembre à Paris, durant une soirée de solidarité à la Maison de la Poésie, sa mère Mine Aydostlu. Celle-ci avait longuement expliqué qu'Asli Erdogan souffrait d'asthme, de diabète, et qu'elle n'était pas soignée en prison. 

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