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Richard Medioni avec sa femme, Françoise Bosquet, relectrice-correctrice pour les éditions Diane de Selliers.- Photo DR/EDITIONS DIANE DE SELLIERS

RICHARD MEDIONI n'aime pas le terme "graphiste", qui "laisse supposer que [son] travail se résume à un coup de crayon". Il préfère se définir comme maquettiste-directeur artistique, une activité qu'il exerce dans l'édition d'art depuis trente ans, ayant réalisé près de 500 livres illustrés pour des éditeurs prestigieux comme Electa, Tchou, Citadelles & Mazenod ou Diane de Selliers, pour qui il a conçu tous les titres depuis la création de la maison en 1991. A 64 ans, il ne travaille d'ailleurs plus que pour cet éditeur dont le dernier bijou, Le Râmâyana, est arrivé hier en librairie. Il s'est consacré à cette oeuvre pendant près de dix ans, ayant maquetté trois fois l'intégralité du livre (1 500 pages tout de même !). Il a suivi chaque étape, de l'idée de l'ouvrage - "je commence par rêver le livre" - à son impression, à Trieste, où il a contrôlé les pages une à une, pendant deux semaines, nuit et jour. Avec sa femme, qui est correctrice, il travaille comme un artisan validant toutes les étapes. "C'est grâce à cette présence continuelle, sans délégation à des "petites mains", qu'il n'y a pas de perte de qualité." Richard Medioni a commencé dans la presse comme journaliste et secrétaire de rédaction-maquettiste. Il fut même entre 1971 et 1973 rédacteur en chef de Pif Gadget. « Cela peut surprendre, mais il y a une cohérence dans mon parcours. Le journalisme m'a appris que la maquette, ce n'était pas pour faire joli, mais pour transmettre un message." Ce maquettiste d'exception a reçu de nombreux prix et vient d'être nommé chevalier des Arts et des Lettres au titre de la promotion de juillet.

03.09 2015

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