Palmarès

2017 est une année "avec" Astérix, et l’on retrouve naturellement Astérix et la Transitalique en tête du palmarès GFK/Livres Hebdo des meilleures ventes de livre, avec 1 590 000 exemplaires écoulés. Emmené par une bande dessinée et deux poches dans le trio de tête, le palmarès général témoigne des caractéristiques du marché du livre en 2017. Le chiffre d’affaires total du Top 50 s’élève à 176 millions d’euros, en hausse de 1 % par rapport à 2016 (174,6 millions d’euros), pour 13,8 millions de volumes vendus (+ 8 % par rapport aux 12,8 millions de 2016). Parallèlement, le prix moyen est en baisse à 12,80 euros en 2017 contre 13,6 euros en 2016.

Ces deux données, un plus grand nombre de volumes vendus et un prix moyen en baisse, confirment la suprématie du poche, qui inscrit 24 titres (20 en 2016) dans le Top 50. Pocket reste leader du format avec 10 titres, suivi de près par Le Livre de poche (8), puis par Folio (3), de Fallois, Jouvence et J’ai lu (1 titre chacun).

Un petit nombre d’auteurs

Comme les années précédentes, les ventes se concentrent sur un petit nombre d’auteurs. Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une de Raphaëlle Giordano apparaît à la fois en poche et en grand format (985 700 ventes au total). On retrouve L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante avec deux premiers tomes en Folio et un troisième en grand format (1 168 300 ventes). La synergie poche et grand format fonctionne pour Guillaume Musso (967 300 exemplaires au total), Aurélie Valognes (641 800), Michel Bussi (486 100) et Marc Levy (478 500), qui inscrivent chacun deux titres dans la liste.

Le poche connaît aussi ses long-sellers. Aux côtés du Pouvoir du moment présent d’Eckhart Tolle, qui caracole parmi les meilleurs succès depuis 2010, L’amie prodigieuse, La fille du train, Mémé dans les orties et Vernon Subutex 1, parus en 2016, se sont encore bien vendus en 2017. L’actualité a aussi relancé les ventes d’Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre, adapté au cinéma, et d’Une vie de Simone Veil, après le décès de l’ex-ministre de la Santé.

Populaire polar

Les 410 500 exemplaires de La fille du train de Paula Hawkins en Pocket montrent que le polar reste un genre très populaire. On retrouve sur la liste les livres de Fred Vargas, Dan Brown, Michel Bussi, David Lagercrantz, Ken Follett, Harlan Coben, Mary Higgins Clark et Franck Thilliez.

Le Goncourt 2017, L’ordre du jour d’Eric Vuillard (299 700 ventes), le Renaudot, La disparition de Josef Mengele d’Olivier Guez (195 600) et le Goncourt des Lycéens, L’art de perdre d’Alice Zeniter (177 700), sont des succès, comme le Goncourt 2016, Chanson douce de Leïla Slimani, qui a continué à se vendre en 2017 (156 500).

Les seules surprises viennent de La vie secrète des arbres de Peter Wohlleben et de La tresse, premier roman de Laetitia Colombani. Quelques nouveautés trouvent leur place dans le Top 50 en plus du poche et de 5 BD : Votre santé sans risque de Frédéric Saldmann, Frappe-toi le cœur d’Amélie Nothomb, Trois baisers de Katherine Pancol et Le tour du monde du roi Zibeline de Jean-Christophe Rufin. C. C.

Eyrolles terrasse la routinite éditoriale

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Avec 1,3 million d’exemplaires en grand format et en poche depuis sa première édition en 2015, le premier roman de l’histoire d’Eyrolles ajoute un chapitre à la légende de l’édition. Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une est aussi le premier roman de Raphaëlle Giordano, qui a mis en fiction les conseils de développement personnel qu’elle dispensait auparavant dans de classiques livres pratiques. "Quand Raphaëlle nous a proposé ce projet, totalement nouveau pour Eyrolles, nous avons décidé de tenter l’essai, nous sommes une maison familiale capable de décider vite et de prendre des risques", souligne Marie Pic-Pâris Allavena, directrice générale de l’éditeur spécialisé à l’origine dans les ouvrages professionnels et techniques du BTP avant de se diversifier dans le pratique.

Le récit de la lutte victorieuse du personnage féminin, Camille, contre la "routinite", affection caractérisée par "une morosité chronique, une difficulté à être heureux malgré une opulence de biens matériels", a porté le développement d’Eyrolles au cours des deux dernières années. "La sortie en poche n’a pas interrompu la vie du grand format, et nous avons vendu les droits dans 33 langues, dont l’anglais tout récemment. Main Journey, notamment producteur d’Intouchables, a également acheté les droits d’adaptation au cinéma", se félicite la directrice générale.

Publié au cœur de l’été, le deuxième roman de Raphaëlle Giordano, Le jour où les lions mangeront de la salade verte, s’est, lui, vendu à 128 000 exemplaires en 2017. Il met en scène le combat contre la "burnerie", autre néologisme désignant cette fois les pourrisseurs d’ambiance qui font régulièrement l’objet de publications au rayon vie pratique, avec moins de succès. Les autres auteurs de la collection de fiction désormais lancée chez Eyrolles n’atteignent pas encore de tels niveaux, mais affichent des scores honorables à 10 000 ou 15 000 exemplaires en moyenne. "Nous publierons 15 à 20 romans par an", annonce Marie Pic-Pâris Allavena. H. H.

Méthodologie

Le classement des meilleures ventes de l’année est réalisé par GFK pour Livres Hebdo. Les chiffres indiqués sont des estimations obtenues à partir des ventes réelles de livres physiques (comptabilisées aux caisses des magasins), enregistrées entre le 2 janvier et le 31 décembre 2017, en France métropolitaine, auprès d’un panel représentatif de près de 5 000 points de vente. Ce classement inclut à hauteur de leurs parts de marché tous les circuits de distribution de vente au détail : librairies de 1er et de 2e niveau, maisons de la presse, grandes surfaces culturelles, grandes surfaces alimentaires, Internet, grandes surfaces de jeux et jouets, de bricolage, de décoration. Il exclut les ventes réalisées à l’export et dans les Dom, les ventes aux grossistes, les clubs et la VPC. Le classement des livres audio n’inclut pas les téléchargements depuis Internet.

Romans : un bel automne

 

Les gros lancements et les prix littéraires de l’automne ont fait de 2017 une année plutôt favorable à la fiction.

 

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Sans atteindre le score de 2015, l’année 2017 a été plus favorable aux romans que 2016. Les 100 meilleures ventes de l’année se sont vendues au total à 9 361 300 exemplaires, contre 8 162 668 en 2016, pour un chiffre d’affaires de 180,2 millions d’euros (158,5 en 2016), soit une hausse de 15 % en volumes et de 14 % en valeur. Guillaume Musso domine, comme l’année précédente, le palmarès avec Un appartement à Paris, qui s’est écoulé à 493 100 exemplaires, moins que La fille de Brooklyn (545 200). Comme en 2016 également, seuls 3 titres, au lieu de 10 en 2015, ont dépassé la barre des 300 000 ventes : outre Un appartement à Paris, Quand sort la recluse de Fred Vargas (404 600), 2e sur la liste, et Origine de Dan Brown (347 400), 3e.

La surprise de l’année

Après un début d’année difficile à cause des élections, les éditeurs ont mis l’accent sur l’automne avec succès. Les lancements mondiaux ont bien fonctionné. Aux côtés des 347 400 ventes d’Origine de Dan Brown, Millénium 5, La fille qui rendait coup pour coup de David Lagercrantz atteint 234 900 ventes, et Une colonne de feu de Ken Follett 217 900. Très attendu, Celle qui fuit et celle qui reste d’Elena Ferrante, le troisième tome de L’amie prodigieuse, autre succès mondial, atteint 228 900 ventes, tandis que le premier volume s’est encore vendu à 31 300. La surprise de l’année 2017 vient de La tresse, le premier roman de Laetitia Colombani, qui se retrouve en 5e position avec 277 500 ventes.

Les prix littéraires 2017 ont été un bon cru. L’ordre du jour d’Eric Vuillard, prix Goncourt (4e), s’est vendu à 299 700 exemplaires, La disparition de Josef Mengele d’Olivier Guez, le Renaudot, en est à 195 600 ; L’art de perdre d’Alice Zeniter, le Goncourt des Lycéens, à 177 700 ; La serpe de Philippe Jaenada, le Femina, à 85 900 ; Bakhita de Véronique Olmi, prix du Roman Fnac, à 139 100 ; Les huit montagnes de Paolo Cognetti, prix Médicis étranger, à 38 100, et Mécaniques du chaos de Daniel Rondeau, grand prix du Roman de l’Académie française, à 34 600.

Le palmarès fait aussi ressortir la persistance de long-sellers. 250 300 exemplaires ont été vendus de Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une de Raphaëlle Giordano (6e au classement), et 128 000 de la nouveauté Le jour où les lions mangeront de la salade ; 156 500 de Chanson douce de Leïla Slimani, Goncourt 2016, 116 500 de Petit pays de Gaël Faye, prix du Roman Fnac et Goncourt des Lycéens 2016, 35 500 de Matin brun de Franck Pavloff, qui connaît une nouvelle carrière depuis les attentats de 2015, 32 000 du Dernier des nôtres d’Adélaïde de Clermont-Tonnerre, prix du Roman de l’Académie française 2016, et 79 700 de Danser au bord de l’abîme de Grégoire Delacourt.

Bien sûr, les lecteurs ont été au rendez-vous pour les nouveaux romans de Marc Levy dont La dernière des Stanfield arrive 10e (204 300), d’Amélie Nothomb (Frappe-toi le cœur, 164 400), de Katherine Pancol (Trois baisers, 162 300), de Jean-Christophe Rufin (Le tour du monde du roi Zibeline, 153 200), d’Anna Gavalda (Fendre l’armure, 121 600), de Daniel Pennac (Le cas Malaussène, 109 900), et de Virginie Despentes (Vernon Subutex 3, 109 000). Sans oublier ceux de Philippe Besson, Tanguy Viel, Patrick Modiano, J. M. G Le Clézio, Haruki Murakami, et Erri De Luca. On retrouve aussi les titres de Marc Dugain, Eric-Emmanuel Schmitt, Colson Whitehead, Alice Ferney, Sorj Chalandon, Kamel Daoud, Claudie Gallay, parus pour la rentrée littéraire.

Calendar girl

Parallèlement au "spin off" de la saga érotique de E. L. James, Darker. Cinquante nuances plus sombres par Christian (133 300 exemplaires), la saga également érotique Calendar girl d’Audrey Carlan fait un tabac avec 681 200 ventes.

Sous la houlette de Fred Vargas, le polar occupe toujours une place de choix dans le palmarès avec 20 titres. Aux côtés des auteurs reconnus tels Camilla Läckberg, Michel Bussi, Paula Hawkins, Bernard Minier, Harlan Coben, Franck Thilliez, Mary Higgins Clark (2 titres), Lisa Gardner, Maxime Chattam, Michael Connelly, Eric Giacometti et Jacques Ravenne, Jean-François Parot, les lecteurs ont découvert Vincent Hauuy et les aventures loufoques d’Agatha Raisin de M. C. Beaton (3 titres). C. C.

Un succès tout tressé

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Comme En attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut en 2016, un premier roman, La tresse de Laetitia Colombani, s’impose comme la surprise de l’année. Venue du cinéma - elle a réalisé deux films, A la folie… pas du tout et Mes stars et moi -, Laetitia Colombani n’avait jamais écrit de roman et a adressé son manuscrit à Juliette Joste, éditrice chez Grasset.

Le buzz a enflé avant même la sortie du livre. Envoyé aux éditeurs étrangers avant la Foire de Londres, il les a enthousiasmés si bien que cinq offres sont arrivées en deux jours et que seize maisons l’ont acheté. Elles sont trente désormais. Tiré initialement à 15 000 exemplaires, le titre, 5e du palmarès des romans, atteint 277 500 ventes.

Doté d’un vrai savoir-faire, Laetitia Colombani "tresse" habilement trois récits, trois vies de femmes qui se refusent à être des victimes et prennent leur destin en main. Smita, en Inde, une "intouchable", ramasse les excréments des autres en rêvant que sa fille apprenne à lire et à écrire ; Giulia, en Sicile, doit sauver l’usine paternelle de traitement des cheveux au bord de la faillite ; Sarah, au Canada, avocate réputée et intraitable, est atteinte d’un cancer. Elles ont en commun… des cheveux. Si son succès a précédé les polémiques actuelles, ce livre féministe prend aujourd’hui une dimension particulière. On n’en a pas fini avec La tresse, d’autant que Laetitia Colombani, qui travaille à l’adaptation du Baiser dans la nuque, un roman d’Hugo Boris, prévoit d’en réaliser le film. C. C.

Essais et documents : une année difficile

 

Ecologie, santé, bien-être… L’année électorale n’a pas été très favorable aux essais et documents qui reflètent les préoccupations des lecteurs.

 

Avec au total 5 035 900 exemplaires écoulés (contre 6 452 974 en 2016) pour un chiffre d’affaires de 92,7 millions d’euros (contre 114,6 en 2016), les 100 essais et documents les plus vendus marquent nettement le pas. Ils affichent une baisse de 22 % en volume et de 19 % en valeur.

En tête du classement, La vie secrète des arbres de l’Allemand Peter Wohlleben, qui aborde les comportements sociaux et les moyens de communication des arbres, s’est vendu à 389 600 exemplaires, auxquels on peut ajouter les 88 300 de la version illustrée, dépassant le numéro 1 en 2016, Le charme discret de l’intestin, paru en 2015, vendu à 377 600 exemplaires en 2016, et encore à 105 800 en 2017.

Après l’intestin, le cerveau ?

Si ce succès démontre les préoccupations écologiques des lecteurs, ceux-ci s’inquiètent plus prosaïquement pour leur santé, voire se passionnent pour le cerveau. Frédéric Saldmann, auteur du best-seller Le meilleur médicament, c’est vous, en 2013, récidive avec Votre santé sans risque, 2e du palmarès, vendu à 199 400 exemplaires. Après l’intestin, le cerveau ? Votre cerveau de Michel Cymes en est à 119 100 ventes, Votre cerveau est extraordinaire de Fabien Olicard à 57 200, et Libérez votre cerveau !, paru en 2016, à 54 900.

2017 a vu Yuval Noah Harari confirmer son statut d’auteur de best-sellers. Publié en 2015, Sapiens, une brève histoire de l’humanité, 3e, s’est encore vendu à 191 800 exemplaires en 2017, auxquels s’ajoutent les 25 000 de la nouvelle édition parue en novembre. Sa nouveauté, Homo deus, une brève histoire de l’avenir, se classe 4e avec 139 900 ventes, portant à 331 700 le total pour les deux titres. La surprise vient de l’Histoire mondiale de la France, une approche originale de l’histoire de France en 146 dates (97 700 ventes) et, plus loin dans la liste, Jours barbares : une vie de surf de William Finnegan.

2017 a été une année politique mais les lecteurs se sont surtout focalisés sur le Président et les dessous de la politique, même si Jean-Luc Mélenchon ouvre le bal avec L’avenir en commun (5e, 133 700 ventes) et inscrit aussi De la vertu (28 100). Emmanuel Macron, président de la République, suscite de nombreux titres. On retrouve dans le palmarès Révolution, son programme paru en octobre 2016 (66 200 exemplaires en 2017), et Macron par Macron, un livre d’entretiens (28 600). La biographie qu’Anne Fulda lui consacre, Emmanuel Macron, un jeune homme si parfait, s’est écoulée à 47 500, le livre de Philippe Besson, Un personnage de roman, à 36 400. Parallèlement, les arcanes du pouvoir fascinent. Servir du général Pierre de Villiers a attiré 102 100 acheteurs ; Bienvenue place Beauvau, une enquête sur le ministère de l’Intérieur, atteint 64 400 ventes, La garçonnière de la République d’Emilie Lanez, 44 000, et L’Elysée : histoire, secrets, mystères de Patrice Duhamel, 23 300. Tandis que Patrick Stefanini revient sur la défaite de François Fillon dans Déflagration : dans le secret d’une élection impossible (28 500). Percent également les livres de Christiane Taubira, Pierre Rabhi et Jean-Louis Debré.

Youtubeurs

Les vedettes de YouTube alimentent le palmarès, tel Jeremstar, vedette de télé-réalité, qui réalise le plus gros score (53 400 ventes), et Squeezie (46 500), qui devancent Bernard Pivot, Sophie Davant, Gérard Depardieu, Patrick Sébastien ou le footballeur Antoine Griezmann. Le décès de Johnny Hallyday a fait vendre les livres de Laurent Lavigne (33 800 en 15 jours) et de Gilles Lhote (28 400).

Michel Onfray, Michel Serres, Philippe Labro, Boris Cyrulnik, François Cheng demeurent des piliers du classement où certains auteurs comme Christophe André, Frédéric Lenoir, Erik Orsenna, Sylvain Tesson, ainsi que Jean d’Ormesson et Françoise Héritier, tous deux morts en fin d’année, cumulent deux titres.

La liste fait aussi une place aux long-sellers comme Calme et attentif comme une grenouille (48 000 complétés par un nouveau tome à 30 800), Les lois naturelles de l’enfant, Les murs sont des fenêtres ou Le grand dictionnaire des malaises, qui date de 2007. 24 500 exemplaires du Monde en 2035 vu par la CIA ont aussi trouvé preneurs. C. C.

Le succès par les racines

Un livre écolo qui raconte que les arbres communiquent entre eux grâce à leurs racines… Le pari était tout aussi osé que celui d’Actes Sud publiant Le charme discret de l’intestin. Les Arènes l’ont réussi avec La vie secrète des arbres, signé par un forestier allemand, Peter Wohlleben.

Laurent Beccaria, fondateur des Arènes, a acheté les droits du livre alors qu’il ne s’était encore vendu en Allemagne qu’à 20 000 exemplaires. La suite relève de la belle histoire, comme les aime l’édition. Tiré au départ à 25 000 exemplaires, le titre a été réimprimé à 25 000 le jour de sa sortie et sans cesse depuis, campagnes de publicité à l’appui, au point d’atteindre 389 600 ventes dans l’année, sans compter la version illustrée (88 300). 32 pays l’ont acheté, dont les Etats-Unis qui en ont écoulé 150 000 et où l’auteur a eu son portrait dans The New York Times, mais c’est en France qu’il a eu le plus de succès après l’Allemagne. Depuis, outre une version pour la jeunesse acquise par Michel Lafon, on a vu fleurir les livres sur le sujet.

Peter Wohlleben mêle le talent du conteur et le sérieux du scientifique. Il montre comment les arbres protègent les plus jeunes d’entre eux afin qu’ils se fortifient, soignent les maladies, échangent une solution sucrée par les racines, utilisent les champignons pour communiquer sur un "Wood Wide Web". Laurent Beccaria, qui considère Peter Wohlleben comme "un auteur majeur", a acheté sept de ses neuf livres. On lira dès le 11 avril La vie secrète des animaux, en tête des ventes dans son pays et où l’on retrouve "la même sensibilité". C. C.

Poches : la locomotive Giordano

Loin de s’estomper, la vague formée par Raphaëlle Giordano avec son premier roman initiatique, Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une, ne connaît plus de limites. Avec 735 400 exemplaires vendus, la coach en créativité détrône Guillaume Musso qui occupait la première marche du podium de notre top 50 GFK/Livres Hebdo depuis 2015. L’auteur le plus lu de France est aussi devancé par Elena Ferrante avec le premier tome de sa tétralogie, L’amie prodigieuse. Mais son éditeur, Pocket, domine toujours le palmarès, dans lequel il place 18 titres.

Le Livre de poche le talonne avec 16 ouvrages classés, notamment les deux romans d’Aurélie Valognes, une habituée du classement depuis la sortie poche en 2016 de Mémé dans les orties. Si Folio introduit 5 titres contre 7 un an plus tôt, l’éditeur totalise 1,3 million d’exemplaires vendus contre 1,1 million en 2016.

Les livres qui ont inspiré des adaptations en film ou série réalisent de belles performances, à l’instar d’Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre (15e) et de La servante écarlate de Margaret Atwood (33e).

Si l’année 2016 avait été marquée par un repli de 7,4 % des meilleures ventes par rapport à 2015, le top 50 des formats poche enregistre au contraire en 2017 une progression de 8 % en volume, avec 9,4 millions d’exemplaires vendus et une hausse du chiffre d’affaires de 9 %, à 71,9 millions d’euros. I. C.

BD : les mangas remontent la pente

Astérix oblige, 2017 se révèle faste pour les blockbusters de la BD. Au total, les 50 meilleures ventes de l’année se sont écoulées à 5,3 millions d’exemplaires (+ 28 %) pour un chiffre d’affaires de 61,8 millions d’euros (+ 23 %). Largement en tête, Astérix et la Transitalique est escorté par d’autres grands classiques du genre : Titeuf, Tintin, Le Chat ou Largo Winch. Le palmarès ménage aussi de vraies surprises : Les vieux fourneaux confirme son statut de nouvelle série en devenir ; la spécialiste de la vulgarisation scientifique en BD, Marion Montaigne, porte Dans la combi de Thomas Pesquet en 7e position ; Pénélope Bagieu place les deux volumes de Culottées aux 8e et 12e places.

Non-fiction en hausse

La non-fiction, minoritaire, gagne du terrain avec, outre Marion Montaigne et Pénélope Bagieu, Gérard par Mathieu Sapin et le duo Charles Pépin/Jul (5 titres au total). Surtout, le manga continue de revenir en force. 18 titres issus de 7 séries de 6 éditeurs s’inscrivent au palmarès 2017, contre 16 en 2016 et 12 en 2015.

En revanche, seuls 16 éditeurs comptent au moins un titre dans le palmarès, contre 20 en 2016. Média-Participations en affiche 15 (Dargaud 11, Dupuis 1, Kana 1, Blake et Mortimer 1, Lombard 1), Glénat 6, le groupe Delcourt 5 (Delcourt 3, Soleil 2), Kurokawa 5, Allary 5, Casterman 4, Hachette Livre 3 (Albert-René 1, Pika 2), Ki-oon 3, et Gallimard et M. Lafon 2 chacun.
F. P.

Jeunesse : Frigiel et Fluffy, héros YouTube

Aux côtés des quatre titres de J. K. Rowling (213 300 ventes au total), dont Harry Potter et l’enfant maudit (100 400 ventes en 2017), et du Journal d’un dégonflé de Jeff Kinney (4 titres, 140 800 ex.), les jeunes se sont passionnés pour de nouveaux héros, Frigiel et Fluffy, imaginés par un auteur YouTube (3 titres, 136 100 ex.).

Très médiatisés, 13 reasons why, la mini-série diffusée sur Netflix, a fait vendre 93 500 exemplaires du roman de Jay Asher, tandis que le joueur de football Antoine Griezmann séduit les 9-12 ans avec Goal ! (34 100 ex.).

Les ventes de la fiction se portent aussi sur les nouveautés signées par des auteurs déjà connus comme Christelle Dabos, John Green, Philip Pullman, Veronica Roth et Rick Riordan. Si D.I.M.I.L.Y d’Estelle Maskame a poursuivi sa carrière en 2017, la surprise vient de la saga fantastique Les royaumes de feu et de Everything, everything, une histoire d’amour entre une adolescente malade et son jeune voisin.

Du côté des livres illustrés, P’tit Loup (6 titres), T’choupi (4 titres), les Monsieur et Madame (4 titres) règnent toujours en maître et accueillent Vaiana, la dernière héroïne de Disney venue du Pacifique (5 titres). Mon amour d’Astrid Desbordes, publié en 2015, s’installe comme un "long-seller" (39 800 ventes en 2017). Tandis que les parents angoissés ont sans aucun doute fait le succès de Grosse colère, un album de Mireille d’Allancé (31 500). C. C.

Poches jeunesse : à fond le fonds

Il y a deux surprises dans le palmarès 2017 : la novélisation en "Bibliothèque verte" de Yo-kai watch, concept "cross-media" japonais qui se décline en jeu vidéo, manga, dessin animé et… petits romans (deux dans la liste, parus en 2016) ; et Elisabeth, princesse à Versailles d’Annie Jay, paru en 2015, qui met en scène la sœur de Louis XVI pour les 8-12 ans.

Films et séries

Les ventes reposent particulièrement sur le cinéma et les séries. En témoignent trois titres de Miss Peregrine et les enfants particuliers de Ransom Riggs, adapté au cinéma par Tim Burton fin 2016 ; Vaïana, la nouvelle héroïne de Disney ; 13 reasons why de Jay Asher, adapté en mini-série sur Netflix, et Nos étoiles contraires de John Green, paru en octobre.

Sous le signe de Vendredi ou La vie sauvage et d’Harry Potter, dont les huit volumes totalisent encore 338 600 ventes en 2017, le poche jeunesse se caractérise par la prédominance des long-sellers et une faible présence des nouveautés (7 titres sur 50). Gallimard Jeunesse (avec les "Folio junior" et les "Pôle fiction") domine avec 17 titres, suivi d’Hachette Jeunesse (Le Livre de poche Jeunesse et la "Bibliothèque verte", 12 titres) et de PKJ (10 titres), loin devant Bayard et Flammarion (3 titres), Play-Bac, Casterman, L’Ecole des loisirs et Albin Michel Jeunesse (1 titre ). Le tout représente 1,9 million de volumes vendus (- 18 %) pour un chiffre d’affaires de 13,6 millions d’euros (- 16 %). C. C.

 

Beaux livres : des racines et des ailes

Thomas Pesquet culmine au sommet du palmarès des beaux livres avec Terre(s) : depuis l’espace, la planète s’offre en spectacle (Michel Lafon) avec 97 100 ventes.

Assurant 38 % des ventes en exemplaires du classement, la planète bleue est la star de l’année. La version illustrée par des photos de La vie secrète des arbres de Peter Wohlleben (Les Arènes), 2e, s’inscrit dans cette tendance d’une terre menacée qu’on aime contempler, de l’Himalaya de Matthieu Ricard (8e) aux extrêmes de Mike Horn (14e), des Plus beaux villages de France aux merveilles insolites (Terre secrète et Lieux secrets de Patrick Baud, Dunod) en passant par diverses invitations au voyage (Hachette Tourisme).

Une belle croissance

La cuisine, du vegan à la pâtisserie, est l’autre grand pilier du classement 2017 avec 13 ouvrages, dont Cuisiner avec Thermomix de Noëmie André (Larousse), qui termine sur le podium, avec 83 000 ventes.

Ces succès dominent ceux de l’art (Gauguin, Vermeer, Penn…), du people (Johnny Hallyday, décédé en décembre), des jeux vidéo (Zelda, 13e et 36e), de Harry Potter et du sport (tous deux en baisse par rapport à 2016). Champion l’an dernier, Le Canard enchaîné : 100 ans (Seuil) se classe 15e, mais sa nouvelle édition, 101 ans, 5e. La diversité du top lui permet une belle croissance : + 24 % en volume (805 500 exemplaires) et + 20 % en chiffre d’affaires. V. T.

Pratique : Mens sana in corpore sano

Depuis la sortie en 2011 de son best-seller Méditer, jour après jour : 25 leçons pour vivre en pleine conscience, toujours présent dans notre classement GFK/Livres Hebdo des meilleures ventes d’ouvrages pratiques, au 18e rang cette année, Christophe André ne cesse d’engranger de nouveaux lecteurs avec ses conseils pour mener une vie zen. Avec 3 minutes à méditer, vendu à 118 700 exemplaires, il obtient cette année la médaille d’or du top 50 des livres pratiques.

En deuxième position, Jean-François Mallet poursuit son succès éditorial avec sa méthode de cuisine Simplissime. Les sept déclinaisons du concept, qui se classent respectivement 9e, 10e, 11e, 22e, 23e, 28e, et 37e, totalisent 489 500 exemplaires vendus.

Tendance santé

Même si Michel Cymes n’est plus présent cette année, la tendance santé continue de marquer les meilleures ventes pratique. Fabien Olicard rejoint le classement avec Votre cerveau est extraordinaire (14e) au côté de titres qui se maintiennent depuis 2016 tels Changer d’alimentation d’Henri Joyeux (31e) ou Le meilleur médicament, c’est vous ! de Frédéric Salmann (35e).

Les ventes totales des cinquante premiers titres pratiques baissent cependant encore drastiquement pour la deuxième année consécutive, à 2,7 millions d’exemplaires vendus (- 31 %) pour un chiffre d’affaires de 40,03 millions d’euros (- 30 %). I. C.

 

Livres audio : à bas volume

2017 est une mauvaise année pour l’édition de livres audio, si l’on en juge par les ventes du top 50, en baisse de 23 % par rapport à 2016. Un recul qui s’explique en partie par le transfert des achats vers les fichiers mp3 en téléchargement, que GFK ne comptabilise pas.

L’entrée de nombreuses nouveautés vient toutefois diversifier le secteur. Parmi les cinq titres les plus vendus on retrouve Sapiens : une brève histoire de l’humanité de Yuval Noah Harari (1er) et La vie secrète des arbres de Peter Wohlleben (4e). On note également Les lois naturelles de l’enfant de Céline Alvarez et Libérez votre cerveau ! d’Idriss J. Aberkane.

Le développement personnel et la méditation restent des thématiques fortes. Si Christophe André prend la 3e place du podium avec Méditer, jour après jour, Fabrice Midal place pas moins de 5 titres dont Foutez-vous la paix ! Et commencez à vivre (17e).

Petit pays

La littérature contemporaine séduit plus qu’en 2016 où de nombreux titres classiques dominaient le classement. Petit pays de Gaël Faye se hisse en 2e position, devenant ainsi la meilleure vente d’Audiolib en 2017. La prédominance Audiolib (Hachette Livre et Albin Michel) est par ailleurs confortée. Gallimard et sa collection "Ecoutez lire" (Madrigall) placent toutefois 7 titres.

Les 50 meilleures ventes de livres audio ont représenté 946 240 euros en 2017. I. C.

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