Édito par Fabrice Piault, rédacteur en chef

Photo PHOTO OLIVIER DION

Avec quelque 800 professionnels attendus, les 25 et 26 juin à La Rochelle, les 4es Rencontres nationales de la librairie s’annoncent comme les plus achalandées depuis la création il y a six ans de ce grand rendez-vous professionnel bisannuel par le Syndicat de la librairie française. Surtout, après les très politiques et très polémiques Rencontres de Lyon (2011) et de Bordeaux (2013), qui avaient notamment vu s’affronter libraires et diffuseurs, la réunion de La Rochelle promet de poursuivre le recentrage de la réflexion vers le terrain, l’activité au quotidien et les enjeux "métier" amorcé à Lille en 2015. Comme à Lille, les RNL de La Rochelle seront structurées autour d’ateliers très concrets. Mais à deux ans d’intervalle, leur nombre a été porté de 6 à 30.

S’ils s’intéressent à l’évolution des animations, à la connaissance et à l’analyse des attentes de la clientèle, à sa fidélisation ou à l’usage des réseaux sociaux, les ateliers des Rencontres nationales de la librairie manifestent aussi une montée en puissance des enjeux de marketing et de communication dans les préoccupations des libraires. Les sessions plénières prévues seront elles-mêmes dédiées à l’impact des nouvelles concurrences sur les comportements des consommateurs, aux enjeux de la connaissance du client pour l’avenir de la librairie ou aux moyens de contrer la dévitalisation commerciale des cœurs de ville. Après le plan librairie déployé en 2013 par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, les libraires ont pris conscience de la nécessité pour eux de repenser parallèlement leurs relations avec leurs publics, d’interroger leur rôle et leur identité face aux nouvelles concurrences et à un paysage urbain en mutation.

L’intervention, lundi, de la ministre de la Culture n’en est pas moins très attendue. Françoise Nyssen a, du fait de son parcours, l’avantage d’une parfaite connaissance des défis posés à la librairie. Elle a établi des liens personnels avec de nombreux libraires. Reste à trouver les voies d’un soutien à une profession dont le dynamisme et les efforts de renouvellement sont souvent battus en brèche par la concurrence déloyale de vendeurs en ligne qui jonglent avec les distorsions fiscales au sein de l’Union européenne.

23.06 2017

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