Rencontres avec les cent quatre-vingt auteurs invités, presse de Gutenberg en activité, atelier numérique, studio pour les lycéens blogueurs, fresque de l’histoire de l’édition française, magnifique abécédaire dessiné par les illustrateurs jeunesse… Le pavillon français, tout de bois revêtu, a été l’une des attractions de Francfort 2017 et le point d’orgue de l’important programme "Francfort en français" mis en œuvre par les ministères de la Culture et des Affaires étrangères, l’Institut français, le Bief, le CNL, le SNE et le SLPJ 93.

"La couverture médiatique a été unanime et enthousiaste. L’opération a illustré le message que nous voulions porter : celui de la qualité, de la vitalité et de la diversité de la littérature et de la langue françaises. L’ouverture à la francophonie a été remarquée par la presse allemande. Le public germanique a aussi été sensible aux questions d’hospitalité et de traduction", se félicite Paul de Sinety, le commissaire de "Francfort en français". Si Michel Houellebecq, Edouard Louis, Kamel Daoud ou Alain Mabanckou sont déjà des vedettes en Allemagne, les auteurs francophones invités ont donné une image moderne et ouverte de la littérature française. "Nous avons pris à rebours les clichés habituels sur la France arrogante et autocentrée", ajoute Paul de Sinety.

Quelque 350 événements ont été organisés du 8 au 15 octobre à la foire ou hors les murs, après 500 autres labellisés au fil de l’année dans 40 villes. Il en restera des moments forts comme la lecture de textes sur les migrants de Gaël Faye et de Patrick Chamoiseau, la deuxième sélection du Goncourt in situ, la rencontre avec Yasmina Reza et Michel Houellebecq à guichets fermés, le concert dessiné suivi par 800 spectateurs et les soirées sur la péniche L’Ange Gabriel. Pour Paul de Sinety, "le budget de 4,4 millions d’euros couvre l’opération sur toute l’année, ce qui n’est pas délirant comparé à ceux des festivals de musique ou de théâtre".

Cessions de droits

Dès l’annonce de l’invitation en 2016, les cessions de droits vers l’Allemagne ont augmenté. Selon Judith Roze, directrice du département Langue française, livre et savoirs de l’Institut français, 60 titres français (cessions et traductions) ont été soutenus par l’Institut en 2016 (pour 88 000 €) et, pour l’instant, 47 en 2017 (89 000 €). "Selon le Bief, les cessions sont en hausse de 4 % entre 2015 et 2016, et de 40 % pour la littérature et les sciences sociales", ajoute Paul de Sinety. "Les résultats ne se jugent pas sur six mois", note Judith Roze, qui loue le travail en amont, comme avec les éditeurs allemands de sciences humaines et sociales venus rencontrer à Paris les intellectuels hexagonaux.

"Francfort en français" se poursuivra en 2018. Vincent Monadé, président du CNL, annonce le renouvellement du stand des éditeurs subsahariens à Francfort, qu’il a soutenus avec l’Office international de la francophonie et le Bief, afin de "les aider à s’installer durablement". Des expositions BD et jeunesse sont programmées à Hanoï et à Cracovie, et la soirée "Krimi à la française", avec Quais du polar de Lyon, à Leipzig et à Palerme. C. C.

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