Après la révélation choc, il y a moins de trois mois par un pool mondial de journaux, du gigantesque système de fraude fiscale organisé au Panama, le livre sur Le secret le mieux gardé du monde : le roman vrai des Panama Papers, paru le 16 juin au Seuil avec un tirage de 18 400 exemplaires, perce à son tour parmi les meilleures ventes d’essais. Journalistes au Süddeutsche Zeitung, Bastian Obermayer et Frederik Obermaier, les "frères Obermay/ier" sans lien de parenté mais ainsi surnommés dans le quotidien de centre gauche publié à Munich, y racontent comment ils ont reçu, partagé et traité l’incroyable quantité d’informations fuitées de Mossack Fonseca, un des cabinets d’avocats panaméens qui produisent des montages juridiques et financiers de fraude à une échelle industrielle. L’organisation - sans fuite ! - de l’exploitation de ces 11,5 millions de documents est une performance, comme la traduction et la programmation en quelques semaines de cet ouvrage imprévu au Seuil. La galerie de bandits de tous acabits (dirigeants politiques, trafiquants divers, entrepreneurs rétifs à l’impôt) est accablante, mais à peine surprenante. Ce qui est nouveau, c’est le détail des mécanismes d’une fraude dont l’impact économique ne peut plus être ignoré. Et il y a assurément dans ces Panama Papers matière à bien d’autres enquêtes. Hervé Hugueny

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