Avec On ne peut éternellement se contenter de regarder les cadavres passer sous les ponts (Cherche Midi), le procureur Eric de Montgolfier fait son Stéphane Hessel. A la veille de l’élection présidentielle, le magistrat appelle les citoyens à réagir, et sa parole, réputée pour son intégrité et son indépendance, porte d’autant plus au moment où le candidat François Fillon, sur le point d’être mis en examen, s’est attaqué à la justice, même si le livre a été écrit avant l’affaire. Ce court pamphlet de 58 pages, au titre coup de poing, inaugure une collection engagée, "Courts circuits", à 7 euros, et s’inscrit dans les meilleures ventes après un premier tirage à 20 000 exemplaires et une réimpression à 5 000.

"Le pouvoir rend-il fou ?" interroge Eric de Montgolfier, devenu depuis le conseiller justice du candidat Benoît Hamon. Remontant de la monarchie à ces maires qui "se comportent en tyranneaux, imposant à des majorités prosternées des choix qu’ils ont seuls inspirés", il étrille l’Ena. "Tous pourris ? Non, mais tous contaminés par un discrédit qui abaisse la République", estime-t-il. "La citoyenneté ne peut s’accommoder du rêve ; elle n’autorise qu’à vivre debout", proclame-t-il, enjoignant à la fraternité, au partage, à la réflexion, et surtout à la mobilisation individuelle. Claude Combet

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