Encore vivant résonne comme un cri ambigu. Le premier roman de Pierre Souchon, prévu pour le 16 août au Rouergue, raconte la maladie mentale dans ce qu’elle entrecroise de sentiments d’échec et d’espoir. Un récit autobiographique qui plonge dans les méandres de la bipolarité.
Le narrateur, comme l’auteur, est issu d’un milieu modeste et exerce comme journaliste. Alors qu’il vient d’épouser une femme de la grande bourgeoisie, il est rattrapé par les crises maniaco-dépressives qu’il n’avait plus connues depuis ses études. Une dispute avec son beau-frère dérape en délire et l’entraîne sur la statue de Jean Jaurès, puis rapidement en hôpital psychiatrique.
Au-delà de la dimension autobiographique –
"c’est cette mise à nu qui fait la force de ce livre", écrit
Sean James Rose dans son avant-critique pour Livres Hebdo –, Pierre Souchon lève le voile sur l’intimité de la maladie mentale. L’écriture des discussions entre patients, la relation ambivalente à la médecine qui guérit et condamne amènent le lecteur jusqu’au regard sur l'autre, entre compassion et accusation des proches et de la société. On lira ce premier roman avec en tête la phrase du psychiatre désaliéniste Lucien Bonnafé :
"On juge du degré de civilisation d’une société à la façon dont elle traite ses fous."
Comme journaliste, Pierre Souchon, Ardéchois de 35 ans, écrit pour
L’Humanité,
Le Monde Diplomatique et le journal
Fakir.