Attentat du 14 juillet 2016

Plusieurs écrivains réagissent au massacre de Nice

Louison

Plusieurs écrivains réagissent au massacre de Nice

Après l'attentat du 14 juillet sur la Promenade des Anglais à Nice, Max Gallo, Joann Sfar, Yasmina Khadra, Boualem Sansal, Raphaël Glucksmann et E.L. James ont réagit sur les réseaux sociaux ou dans les médias.

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Créé le 18.07.2016 à 19h12

Le 14 juillet, sur la célèbre Promenade des Anglais à Nice, juste à la fin du feu d'artifice célébrant la fête nationale, Mohamed Lahouaiej Bouhlel a foncé sur la foule sur près de deux kilomètres. A l'heure où l'on écrit ces lignes, on compte 84 morts, 74 blessés, 28 personnes en réanimation, dont 19 avec un pronostic vital engagé. Selon le procureur de la République, François Molins l'acte était prémédité et préparé par l'auteur du massacre, qui s'intéressait depuis peu à la "mouvance islamiste radicale".

Plusieurs écrivains ont réagit, dans les médias ou sur les réseaux sociaux, suite à l'attentat.

Max Gallo, originaire de Nice, a accordé sa première réaction à RTL: "Je suis effectivement, terriblement marqué au-delà de ce que j'aurais imaginé, si vous voulez. Il faut dire que cette plage de la Baie des anges, je l'ai parcourue comme enfant en bas âge et donc je comprends très bien ce que ressentent ceux qui sont niçois c'est-à-dire enracinés dans la ville, mais évidemment les autres aussi, bien sûr. Mais disons que ce choc, je ne m'en suis pas débarrassé." Face au sentiment d'impossibilité, au sentiment de révolte, il appelle malgré tout à l'unité: "Celui qui est un homme politique ne doit pas négliger, dans ses préoccupations, cette reconnaissance de l'humanité d'un homme. C'est aussi de cette manière qu'on peut condamner et combattre le racisme ou le terrorisme en rappelant précisément l'humanité de notre condition à la condition évidemment, de la garder vivante dans le cadre de la communauté."

Autre niçois, habituellement disert, Joann Sfar a préféré se taire dans un premier temps et choisi de partager quelques actualités sur Facebook, notamment sur le traitement médiatique de l'attentat et l'attitude des élus après le carnage. 



Lui aussi originaire de Nice, Yasmina Khadra a réagit dès le 15 juillet: 
"L’Horreur a encore frappé. Elle a choisi de s’attaquer à des innocents. Comme d’habitude. Cette fois, c’est Nice qui est en deuil. La nuit de la fête a sombré dans le malheur. On a beau s’indigner, beau condamner, la lâcheté continue de dépasser l’entendement. Le chagrin ne suffit plus. Ne demeurent sur la chaussée ensanglantée qu’une colère perplexe et cette question mutilée : pourquoi ? On ne peut aimer Dieu sans aimer la vie. On ne peut aimer la vie sans aimer l’Homme. Cette haine qui déferle sur le monde ne dit pas le monde, elle dit la faillite de l’individu. Celui qui a choisi de faire du tort à son prochain porte atteinte à l’humanité entière. Aucun dieu ne cautionne ce choix. Aucun démon ne l’applaudit. Le criminel est seul devant son méfait. Ni le ciel ni la terre ne sauraient l’assister. En cette peine récurrente, qui revient nous faire douter de l’espèce humaine, je ne peux que m’incliner devant la douleur des Niçois qui, aujourd’hui, représentent la douleur de tous ceux qui ont été ravis à leurs familles aux USA, en Afrique, en Asie et dans le monde arabe. Toute ma sympathie et ma solidarité pour cette ville de rêve que le cauchemar tente de chahuter sans jamais parvenir à atteindre, encore moins à éteindre, la moindre flammerole de sa féerie."

Dans une tribune très politique dans le journal Le Monde, "Gare au terrorisme à bas coût", l'écrivain Boualem Sansal s'interroge sur les réponses à apporter face à ce terrorisme "spontané" et "individuel" et rappelle que: "Le choix de la date montre, comme chaque fois, combien les islamistes accordent d’importance au symbole. Là, ils ont fait fort : le 14-Juillet ! Il n’y a pas date plus importante pour la France !
On a envie de crier, « 
je suis la France », « je suis Nice » pour dire sa peine et sa solidarité, mais on sait déjà que ça ne sert à rien, le temps de la prise de conscience n’est pas encore arrivé. Ce jour, il suffira d’un seul mot pour que la peur et la défaite changent de camp."

Raphaël Glucksmann s'interroge une fois de plus sur "le défi de nos vies", "comment vaincre ces fanatiques (...) sans cesser d'être une démocratie ouverte?".



Enfin, notons la réaction sur twitter de E.L. James, auteure de Cinquante nuances de Grey, dont le deuxième film était en cours de tournage à Nice au moment de l'attentat.


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