EXPORT

Les lourdes pertes financières de Presstalis (ex-NMPP) et la menace d'une cessation de paiement ne concernent pas que les journaux. Le distributeur de presse, dont l'avenir est de plus en plus incertain, est aussi, à travers onze filiales, "le premier client de l'édition française à l'export", rappelle Olivier Aristide, directeur général de la Centrale de l'édition. Ses filiales dans les Dom-Tom (Réunion, Martinique, Nouvelle-Calédonie, Tahiti) et en Afrique (Maroc, Tunisie, Madagascar, Gabon, Côte d'Ivoire, Cameroun, Sénégal) jouent un rôle de grossiste pour les livres français. Leur fonctionnement et la fiabilité de leurs paiements ne sont pas mis en cause. Mais la Coface, l'organisme qui assure les exportateurs contre le risque de défaillance financière de leurs clients, a diminué ses garanties de 70 %. "La Coface l'a annoncé dès la nomination du mandataire ad hoc pour Presstalis en décembre, explique Olivier Aristide. Nous avons pu obtenir un préavis de deux mois." Depuis le 15 février, en raison de la saisonnalité des livres passant par Presstalis (60 % scolaire, 40 % littérature), les effets ne sont pas encore trop douloureux. "Cela va devenir très bloquant dès le mois de mai", selon Olivier Aristide. Il cherche des solutions alternatives auprès des banques locales des filiales, mais ces options seront de toute façon moins souples et plus onéreuses que la garantie Coface. Faire appel à des concurrents n'est pas toujours possible, comme en Afrique subsaharienne, au Maroc, en Tunisie et dans les Tom où Presstalis est un des acteurs principaux, sinon le seul. "Le dossier Presstalis rejoint un environnement économique et financier plus que morose, ajoute Olivier Aristide. La Coface a subi une vague d'impayés fin 2011-début 2012 et sa réduction du risque est beaucoup plus forte que lors de la précédente crise il y a trois ans."

31.12 2014

Auteurs cités

Les dernières
actualités