QUAIS DU POLAR

Quais du polar fait la part belle au cinéma et à la télévision

La table-ronde "Quand le polar part en séries", à Lyon, Quai du Polar 2015. - Photo Claude Combet

Quais du polar fait la part belle au cinéma et à la télévision

Les adaptations pour le cinéma et la télévision ont été au centre de la journée professionnelle organisée le 27 mars pour la seconde année par le Festival Quais du polar de Lyon.

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Par Claude Combet,
Créé le 28.03.2015 à 23h09

"Quais du polar doit être au cœur des échanges entre éditeurs et producteurs" a déclaré Hélène Fischbach au cours de la journée professionnelle "Polar connection" organisée le 27 mars dans le cadre du 11e Festival Quais du polar, qui se déroule à Lyon du 27 au 29 mars. Trois des six tables rondes et une des deux master-classes de la journée y étaient consacrées, avec l'aide de la Scelf, en présence des chargés de cessions de droits audiovisuels des maisons d'édition et d'une vingtaine de producteurs. 

"Nous signons entre dix-sept et vingt contrats par an et les polars représentent 15 % des adaptations, ce qui est énorme en regard de la production littéraire de la maison", a souligné Frédérique Massart, responsable du service des cessions de droits audiovisuels de Gallimard, lors de la table ronde "Quand le polar part en séries". "C'est un travail de longue haleine, un dialogue tout au long de l'année, où alternent les rendez-vous formels et les rapports privilégiés avec certains producteurs. Il faut savoir être attentif aux attentes des uns et des autres" a expliqué Marie Dormann, directrice des droits dérivés d'Albin Michel. Du côté des auteurs présents, la romancière Viveca Sten, ancienne avocate, a avoué s'être davantage impliquée dans la 2e saison de Meurtres à Sandhaam, et Sydney Gallonde, scénariste et producteur de la série Une chance de trop, a déclaré qu'il avait "dansé un pas de deux avec l'auteur du roman, Harlan Coben" mais que celui-ci "avait eu l'humilité de s'effacer". Tandis que Michael Connelly, dont le héros Harry Bosh est devenu celui d'une série télévisée, insistait : "Je voulais que la série soit tournée à Los Angeles, parce que la ville définit Harry Bosch. Mais la série repose sur un livre écrit il y a 22 ans et je comprends qu'Harry Bosch soit devenu un vétéran de la guerre du Golfe plutôt que d'Afghanistan. Ce qu'il faut sauvegarder, ce sont les dommages que la guerre a eu sur sa personnalité". Et tous de conclure : "Il s'agit d'une affaire de confiance. On leur confie le bébé - le livre -, à eux d'en prendre soin". 

Didier Decoin, Caryl Ferey et Yasmina Khadra ont quant à eux parlé de l'adaptation de leurs romans au cinéma lors de la table ronde "Polar sur grand écran". "Un Français peut-il parler de l'Afrique du sud ?" s'est interrogé le réalisateur Jérome Salle, qui a adapté Zulu, de Caryl Ferey. "Yvan Attal et Lucas Belvaux sont des génies. Avec 38 témoins, ils ont transposé l'histoire dans la ville du Havre, à notre époque au lieu des années 60 et décidé qu'ils ne montreraient pas le meurtre, seulement sa reconstitution" a raconté Didier Decoin à propos de l'adaptation de son livre Est-ce ainsi que les femmes meurent ?, réalisée par Lucas Belvaux.

En partenariat avec la Scelf, le 11e Festival Quais du polar a aussi décerné pour la première fois le prix "Polar en séries", qui distingue deux titres "pour leur qualité d'adaptabilité à la série télévisée". Choisis parmi les 70 titres reçus, Poulets grillés, premier roman de Sophie Hénaff, à paraître en  avril chez Albin Michel, a reçu le prix "Polar en séries" dans la catégorie "Série récurrente". Et Après la guerre, d'Hervé Le Corre (Rivages), lauréat 2014 du prix du polar européen "Le Point" et du prix Landerneau polar 2014, a été couronné dans la catégorie "Mini-série". 

Un grand moment de cette journée professionnelle a aussi été la master-classe avec Anne Landois, "showrunner" de la série "Engrenages" pour Canal +. De la documentation à la construction de "l'arche", le travail avec les scénaristes, les discussions avec les producteurs et les chaînes... elle en dévoilé les arcanes d'un métier né aux Etats-Unis dans les années 90 et dont elle est la première incarnation en France.

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