foire de francfort

Que faire de l’invitation lancée par la Foire internationale du livre de Francfort à la France pour être le pays invité d’honneur en 2017 ? Elle remonte à l’été 2013, mais la France n’ayant pas encore répondu, le dossier a été rendu public la semaine dernière par Yannick Poirier, le libraire de Tschann à Paris (1).

Sur le principe, les éditeurs se disent "honorés". Mais la question centrale est : qui paie ? Le Syndicat national de l’édition a fait savoir dans un communiqué qu’il espérait "que l’Etat appréciera à sa juste valeur cette prestigieuse invitation et qu’il y répondra favorablement, en décidant d’attribuer des moyens exceptionnels à cet événement". Le coût d’une telle opération est estimé entre 6 et 8 millions d’euros. Généralement, il est assuré aux deux tiers par les pouvoirs publics et à un tiers par des financements privés. Vincent Monadé, président du Centre national du livre, concerné par un éventuel financement de l’opération, s’interroge sur les arbitrages financiers qu’il serait obligé de faire dans ce cas.

De l’avis de beaucoup, un pavillon d’honneur de 3 000 m2 ne répond pas à un véritable besoin de l’édition française, déjà un des principaux exposants à Francfort avec 2 500 m2. Les retombées ne seraient toutefois pas négligeables. Mais l’enjeu devient politique. "Dire aux Allemands qu’on ne s’intéresse pas à leur invitation ou qu’elle n’est pas rentable serait un signal de désamour à un moment où l’on doit absolument construire une politique culturelle européenne", plaide Vincent Montagne, président du SNE. Un projet de rencontre à Francfort entre les ministres européens de la culture est d’ailleurs dans les tuyaux.

La décision relève du ministère de la Culture qui, contacté par Livres Hebdo, n’avait pas répondu avant notre bouclage. Mais les éditeurs devraient rencontrer la ministre Fleur Pellerin la semaine prochaine.

Catherine Andreucci

(1) voir LH 1009 du 12.9.2014, p. 38.

19.09 2014

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