Rakuten lance son Kobo au Japon

Publicité au Japon : Kobo, une révolution de la lecture. Plein de nouvelles façons pour apprécier les livres'

Rakuten lance son Kobo au Japon

Quelques mois avant l'arrivée du Kindle, le géant de commerce en ligne s'attaque à l'un des marchés qui résistent le plus au livre numérique.

Par Vincy Thomas,
avec vt, avec afp Créé le 15.04.2015 à 22h43

Le gérant de la plus vaste galerie marchande en ligne japonaise, Rakuten (propriétaire de PriceMinister en France), va lancer jeudi 19 juillet au Japon la Kobo, espérant ainsi couper l'herbe sous le pied de son rival Amazon et dynamiser un marché du livre reposant encore sur les supports imprimés.

Pour Rakuten comme pour Amazon, le potentiel au Japon est énorme, mais il reste à exploiter, les tentatives précédentes n'ayant pour le moment pas réussi à faire réellement décoller les ventes de livres électroniques, même si les géants du secteur, Sony, Sharp ou Fujitsu, les librairies et les opérateurs de télécommunications ont depuis des mois ouvert la voie.

Avec son prix mini de 7 980 Yens (80 euros), la liseuse Kobo de Rakuten, la même qui est disponible à la Fnac, espère bouleverser la donne, avant d'être rejointe plus tard dans l'année, mais à une date encore indéterminée, par une version nippone du Kindle d'Amazon, meneur international du marché de l'e-book.

"Je veux révolutionner la lecture au Japon et dans le monde avec Kobo", s'est exclamé lundi le PDG de Rakuten, Hiroshi Mikitani, en présentant cette liseuse développée par la société éponyme canadienne dont l'entreprise nippone a récemment fait l'acquisition.

Paradoxalement, les technophiles Japonais semblent plus rétifs que les Américains ou les Européens à la lecture sur support électronique, une anomalie qui découle, selon les experts, de la puissance de l'industrie de l'édition locale, couplée à une singularité linguistique (écriture mêlant idéogrammes et syllabaires, de haut en bas et de droite à gauche).

De l'ordre de 20 milliards d'euros par an, les ventes de livres et périodiques révèlent pourtant l'ampleur du lectorat.

30 000 titres

L'offre en japonais sera initialement limitée à environ 30 000 titres, mais Rakuten espère une croissance rapide.

Le marché japonais des livres numérisés devrait atteindre 150 milliards de yens (1,5 milliard d'euro) en 2015, contre 670 millions en 2010, selon une étude réalisée par l'Institut de recherche Yano.

"L'entrée en lice d'Amazon cette année pourrait entraîner une expansion significative de titres de livres numériques disponibles au cours des deux à trois prochaines années", estime Yano, constatant le succès phénoménal rencontré depuis 2007 par la liseuse Kindle aux Etats-Unis où les ventes de livres numérisés ont dépassé pour la première fois au premier trimestre 2012 celles des versions imprimées.

A côté, le marché japonais n'est pas inexistant, tant s'en faut, mais il concerne surtout les mangas téléchargés sur téléphones portables, qui plus est souvent des titres à tendance érotique.

Le reste de la bibliothèque numérique est encore limité, du fait de la réticence d'auteurs et d'éditeurs qui, déjà confrontés à la chute des achats de livres papier, craignent que les livres électroniques ne laminent les ventes physiques.

D'aucuns redoutent en outre que les mastodontes américains des nouvelles technologies comme Google, Amazon ou Apple ne fassent main basse sur le patrimoine littéraire nippon.

Le gouvernement japonais et 300 éditeurs fédérés sous le nom de Shuppan Digital Kikou (SDK) ont prévu d'aider à hauteur de 160 millions d'euros la numérisation d'un million de livres.

15.04 2015

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