14 septembre > roman Israël > Mira Maguen

"Chacun porte son fardeau…" Celui de Nava est particulièrement lourd, puisqu’elle perd son mari et son petit garçon dans un accident de voiture. "On peut se rassurer, l’existence ne malmène pas ainsi tout le monde." Comment se remettre d’un tel choc ? Dans un premier temps, la litanie l’emporte. "L’avenir était un pays désolé et stérile, mes biens les plus précieux étaient mes disparus." Coincée dans un passé figé, Nava semble inconsolable. Sa famille se montre démunie. "Mon frère voulait carapaçonner mes douleurs, il pesait chaque mot avec la précision d’un apothicaire, nos échanges étaient devenus stériles."

Au grand dam de tous, elle emménage dans une maison de retraite. Une façon de couper radicalement les ponts avec sa vie d’antan. Ses proches lui reprochent de ne pas aller de l’avant, alors qu’elle tente justement de reprendre, lentement, le cours de son existence. Sa rencontre avec plusieurs personnages hauts en couleur lui fait voir le monde autrement. "Après que Dieu a fini de créer les hommes, il a créé le destin." Impossible de réparer le sien, mais Nava réapprend le contact humain, y compris auprès de Yoav qui parvient à faire remonter la lave du désir.

"C’est quoi ma propre existence", se demande l’héroïne. Un horizon inconnu se dessine… A prendre ou à laisser ? "On souffre ? Et alors ? On continue le combat ! Qui donc a promis que la vie était facile." L’auteure israélienne de Des papillons sous la pluie (Mercure de France, 2008), Mira Maguen, ne rend jamais le deuil larmoyant. Au contraire, elle imagine délicatement un hommage à la vie. K. E.

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