10 septembre > roman Afrique du Sud

Mercia Murray a 52 ans. Voici une femme "douée de réflexion" qui vient d’être quittée par son compagnon, Craig, parti avec ses livres et son fauteuil de bureau. L’héroïne du nouveau roman de Zoë Wicomb a le cœur "en mille morceaux" et verse "un nombre incalculable de larmes". Alors qu’elle voulait être poétesse et que son père la rêvait infirmière, Mercia est devenue maître de conférences en littérature anglaise à l’université de Glasgow. Et cela après avoir traversé tout un continent, quitté l’Afrique du Sud pour s’installer en Ecosse.

Les choses bougent quand elle reçoit une courte lettre de son frère Jake. Celui-ci la supplie de rentrer au pays natal, de revenir au Cap. Mercia se souvient d’images, d’odeurs. De leur défunt père, type violent qui n’hésitait pas à sortir le fouet. Pourquoi ne pas sortir un temps de son appartement du West End ? Sur place, la situation qu’elle découvre n’est pas réjouissante. Porté sur l’alcool, Jake boit tout ce qui lui tombe sous la main, ne rembourse plus le prêt de sa maison, sort de moins en moins de sa chambre aux rideaux tirés.

"Tante Mercy", dont l’afrikaans est rouillé, fait connaissance avec son neveu. Nicky, 5 ans, dont la couleur préférée est le violet et que sa mère, Sylvie, allaite encore. Heureusement, nous sommes en octobre. Un "merveilleux mois, printanier en Afrique du Sud, le plus merveilleux de tous les mois"… Il est bon de voir ressurgir en librairie le nom de Zoë Wicomb dont Le Serpent à plumes avait traduit Une clairière dans le bush en 2000, et Phébus Des vies sans couleur (repris chez 10/18) en 2010. Une écrivaine aussi subtile qu’émouvante.

Al. F.

28.08 2015

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