Effet secondaire de la mise en place des nouveaux rythmes scolaires, les bibliothèques sont désertées le mercredi matin, moment où les enfants sont désormais à l’école. Si dans les grandes médiathèques le public est suffisamment important et diversifié pour que ce changement n’ait pas d’impact majeur sur leur fonctionnement, cette situation est problématique dans les petits établissements où le jeune public constituait le gros de la fréquentation du mercredi. "L’effet a été immédiat et radical. Nous n’avions plus personne à l’heure du conte qui, jusque-là, faisait le plein", témoigne Françoise Viquerat, responsable de la bibliothèque d’Ablis, commune de 3 255 habitants en région parisienne où les nouveaux rythmes scolaires ont été mis en place à la rentrée dernière. Les deux bibliothécaires ont sauvé la mise en proposant très rapidement une nouvelle grille horaire. La bibliothèque ouvre désormais à 11 h le mercredi au lieu de 10 h, et ferme à 18 h au lieu de 17 h. Elle a également modifié son horaire d’ouverture du vendredi qui passe de 16 h 30 à 15 h 45, heure de la fin des cours, ce qui permet aux enfants de venir à la bibliothèque directement après l’école. L’heure du conte, réclamée par les familles, a été transférée au samedi matin. Au final, la bibliothèque ouvre 13 h 30 par semaine au lieu de 12 h et a récupéré sa fréquentation, même si elle se répartit différemment dans la semaine.
A Verdun, la directrice des bibliothèques municipales dresse un constat similaire sur la fréquentation du mercredi matin : "On est passé de 30 ou 40 enfants à 5 au maximum, sauf pendant les vacances scolaires où l’on retrouve le taux de fréquentation antérieur, explique Claire Ben Lakhdar. Cela a également entraîné une baisse à la section adulte, celle des parents qui accompagnaient leurs enfants." Le nombre de prêts en section jeunesse est tombé de 49 388 en 2013 à 48 702 en 2014, et chez les adultes de 37 739 à 34 162. La bibliothèque ne prévoit pas pour l’instant de modifier ses horaires mais a élargi ses périodes d’accueil des classes au mercredi matin. L’heure du conte, animée le mercredi matin par l’association Lire et faire lire a été supprimée, les bénévoles ne souhaitant pas intervenir le samedi. "C’est une activité en moins", admet avec regret Claire Ben Lakhdar.
Véronique Heurtematte
