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Sauramps : la bataille fait rage chez les candidats

François Fontès - Photo copie d'écran/Fontès architecture

Sauramps : la bataille fait rage chez les candidats

A la veille de l’audience de la cour d’appel, qui devrait mettre un point final à la reprise des librairies montpelliéraines Sauramps, les deux candidats à nouveau en course se livrent à une bataille d’influence par médias interposés, suscitant colères et divisions chez les employés.

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Par Cécile Charonnat,
Créé le 12.07.2017 à 21h00

Il avait promis de ne plus s’exprimer jusqu’au jugement sur le fonds, programmé vendredi 13 juillet. Pourtant, depuis le début de la semaine, Pierre Coursières, président des magasins Furet du Nord, explique, dès qu’il le peut, les atouts de son projet face à l’offre concurrente portée par la société Amétis.
 
Désigné par le tribunal de commerce de Montpellier le 28 juin comme nouveau propriétaire des librairies Sauramps avant d’être obligé de quitter les lieux dix jours plus tard suite à la décision de la cour d’appel saisie par l’ex P. D-G du groupe, Jean-Marie Sevestre, Pierre Coursières assure avoir "repris la parole pour répondre à des propos désobligeants tenus par la partie adverse et pour certains, faux." Depuis, le dirigeant multiplie tribunes, vidéos et messages sur Twitter notamment.
 
Ce lobbying vise aussi à peser sur l’audience qui devrait mettre un point final au dossier Sauramps. Vendredi 13 juillet, les juges de la cour d’appel de Montpellier se réuniront pour entendre les deux candidats à nouveau en concurrence pour la reprise des librairies, Pierre Coursières pour le Furet du Nord et François Fontès pour la société Amétis.
 
Chacun peut, jusqu’au dernier moment, améliorer son offre, ce que n’a pas manqué de faire Pierre Coursières. "Après cinq jours ouvrés passés sur les lieux, nous nous sommes rendus compte que nous étions un peu justes. Nous proposons donc de reprendre 61 salariés, contre 57 auparavant, et d’en reclasser 27, soit un de plus que dans l’offre initiale".
 
Pour mémoire, le projet d’Amétis conserve 94 postes, grâce notamment à la reprise du magasin Odyssée et à celle de la holding chapeautant l’ensemble des librairies, qui emploie une partie des équipes dirigeante dont Alain Panaget, directeur des librairies du Triangle et le fils de Jean-Marie Sevestre, qui s’occupe de la direction informatique.

Colère contre la direction
 
Cette bataille d’influence se déroule en outre sur fonds de division au sein du personnel de Sauramps. Assommés par un "ascenseur émotionnel éprouvant" durant ces huit derniers jours, les salariés se divisent schématiquement entre tenants de la solution Fontès et ceux davantage favorables au Furet du Nord, telle Roberta Pouget, directrice de Sauramps en Cévennes (Alès), qui "espère que le tribunal accorde sa confiance au Furet. Nous avons pu les voir à l’œuvre, ils ont un réel projet, ce sont des libraires professionnels, performants et réactifs", plaide la directrice, qui déplore en outre de n’avoir jamais rencontré François Fontès ou son associé.
 
Mais tous partagent une même colère, dirigée "contre [la] direction qui au fil du temps a mené l’entreprise au bord de la liquidation pure et simple", note un communiqué des salariés des librairies du centre-ville de Montpellier. "Usés, exaspérés" et partageant le même sentiment de "gâchis", ils espèrent avant tout que ce recours, qu’ils regrettent suspensif mais dans lequel certains placent un grand espoir, mette un terme "incontestable" à la reprise des libraires Sauramps. "Nous serons allés au bout de la démarche, quelle que soit la décision", précise ainsi Philippe Castelnau, responsable du livre et représentant du personnel chez Sauramps Odyssée, qui a rouvert ses portes lundi 10 juillet à 14 heures.
 
Librairies vides, à l’exception d’Odyssée, fréquentation en berne, personnel éprouvé. La tâche sera rude pour le futur repreneur, qui devrait être connu le 17 ou le 18 juillet, les juges de la cour d'appel ayant pour habitude de mettre en délibéré leur jugement. Dans tous les cas, il hérite d’une situation épouvantable et aura la charge de "rompre définitivement avec le passé et de réinstaurer un climat de travail serein et avec un maximum d’employés", prévient Julien Domergue, délégué du personnel des librairies du centre-ville de Montpellier.

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