Sauvés par la sécurité

"Nous apportons aux candidats les clés pour se mettre en valeur et mieux se connaître pour apporter les bonnes réponses." Laure-Hélène Accaoui, First - Photo Olivier Dion

Sauvés par la sécurité

Les incertitudes pesant sur le statut et le nombre des fonctionnaires d’Etat ou territoriaux minent le secteur, qui trouve une bouffée d’oxygène dans les concours liés à la sécurité.

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Par Charles Knappek,
avec Créé le 13.01.2017 à 00h32

Les ouvrages préparant aux concours ouvrant aux métiers de la sécurité (police, gendarmerie…) sont dynamisés par la hausse des vocations suite aux attentats, le marché des autres concours adminstratifs est plus contrasté. A La Documentation française, l’activité se maintient "grâce à la multiplicité des titres", souligne Dominique Lesage, du département de l’édition, parmi lesquels Assistant de conservation principal du patrimoine et des bibliothèques, Attaché territorial et Agent de maîtrise. Jouissant d’une image de référence avec ses ouvrages transversaux dans les concours de catégorie A, La Documentation française peut s’appuyer sur des ouvrages comme Les politiques publiques, de loin sa meilleure vente de 2016, ou L’épreuve de QRC aux concours et Le droit public.

"Les ouvrages purement de méthode ont plutôt tendance à stagner." Claire-Marie Buttin, la Documentation française- Photo OLIVIER DION

Quelques concours continuent traditionnellement d’attirer un assez large public : adjoint administratif (en catégorie C), rédacteur territorial (B) ou encore attaché territorial (A). Chez Studyrama, le directeur Frédéric Vignaux signale également les bonnes performances de ses ouvrages dédiés au concours des instituts régionaux d’administration (IRA). "Le thème de l’année aux IRA est intéressant. C’est un titre qui vit très peu de temps, moins de six mois, mais qui atteint sans difficulté les 2 000 exemplaires." L’éditeur, "content de progresser sur un marché qui n’est pas très joyeux", annonce une nouveauté pour mars : Fonction publique et gestion des ressources humaines.

Mais c’est sur le marché des concours de gardien de la paix ou de sous-officier de gendarmerie, pour ne citer que les plus gros bataillons dans les métiers de la sécurité, que les candidats continuent d’affluer. Chez Vuibert, les ventes sur le concours de gardien de la paix ont "doublé", constate le directeur François Cohen. "La génération Charlie Hebdo est visible dans les ventes", observe Nathalie Théret, directrice déléguée de Foucher. Depuis 2015, l’éditeur a publié plusieurs nouvelles éditions de ses ouvrages de fond pour répondre à la demande accrue. Il n’est pas le seul. Studyrama annonce aussi un important volet de nouvelles éditions pour 2017.

Socle culturel

Hachette, déjà présent sur le concours de gardien de la paix et sur celui d’agent spécialisé de la police technique et scientifique avec sa collection "Objectif concours", voulait pour sa part étoffer son offre en 2016 mais n’a pu le faire, faute d’auteurs. "Nous voyons bien que les concours de la gendarmerie attirent beaucoup, et notre objectif est de proposer des ouvrages dès que possible", annonce Cécile Labro, directrice des départements parascolaire, enseignement supérieur et pédagogie.

S’il ne propose pas d’ouvrage par types de concours dans les métiers de la sécurité, First arrive cependant sur le marché en publiant en mars de Tests psychotechniques et psychologiques pour les nuls : métiers de la sécurité. "Ce titre est adapté aux concours de police, gendarmerie, douane, administration pénitentiaire, etc., explique l’éditrice Laure-Hélène Accaoui. Les candidats doivent se soumettre à un entretien psychologique. Nous leur apportons les clés pour se mettre en valeur et mieux se connaître pour apporter les bonnes réponses."

Autre élément de stabilité pour les éditeurs : la culture générale. Dans ce domaine, derrière le leader Vuibert, First réalise sa meilleure performance sur le marché des concours. Foucher, La Documentation française, Nathan ou encore Ellipses emboîtent le pas et confirment que, malgré la disparition officielle des épreuves de culture générale dans les concours, les candidats ont toujours besoin d’un socle culturel, notamment pour préparer les épreuves orales.

C’est plus compliqué pour les ouvrages de méthodologie. Nouveauté de 2016 à La Documentation française, Le cas pratique a rencontré un succès modéré. "Les ouvrages purement de méthode ont plutôt tendance à stagner, observe Claire-Marie Buttin, responsable de la collection "Formation administration concours" ("FAC"). Il est possible qu’il y ait plus de concurrence sur certains titres. Il est aussi possible que les candidats pensent qu’ils ont davantage besoin de contenus et pas de méthode." Pour 2017, l’éditeur ne prévoit pas de nouveautés et table sur l’important concours de rédacteur, qui attire tous les deux ans environ 50 000 candidats.

13.01 2017

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