Disparition

Siegfried Lenz est mort

Siegrfired Lenz

Siegfried Lenz est mort

Dans une lettre de condoléances à Ulla Lenz, la veuve de l'écrivain, le président allemand, Joachim Gauck, a jugé qu'avec la mort de Siegfried Lenz, "notre pays a perdu l'une des plus grandes figures de la littérature allemande".

Par Vincy Thomas,
avec afp Créé le 07.10.2014 à 21h26

Siegfried Lenz, grand écrivain allemand de l'après-guerre, est mort à l'âge de 88 ans, a annoncé mardi la maison d'édition Hoffmann und Campe. Né en 1926 à Lyck, région de Prusse-Orientale qui allait devenir polonaise à la fin de la guerre, Siegfried Lenz est l'auteur de nombreux romans, ainsi que de nombreux recueils, de courtes histoires, d'essais et de pièces radiophoniques ou théâtrales.

Son décès a donné lieu en Allemagne à de nombreux hommages : "le gouvernement pleure" la disparition de ce "grand écrivain", écrit sur son compte Twitter, le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert, tandis que pour le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, c'est "une partie de l'Allemagne nous a quitté aujourd'hui".

Siegfried Lenz, qui était de la même génération que l'écrivain Günter Grass - l'un de ses amis - "était l'une de ces personnes qui n'existe plus aujourd'hui, un écrivain qui était apprécié au delà des cercles littéraires", a commenté Daniel Kampa, l'un des responsables de l'éditeur Hoffmann und Campe.

Le plus connu des livres de Siegfried Lenz est La leçon d'allemand (1968), édité en poche chez Robert Laffont en 2009, qui évoque la manière dont le nazisme pénétra les esprits. Ce roman poignant raconte l'histoire de Siggi Jepsen, enfermé dans une prison pour jeunes délinquants sur une île au large de Hambourg, qui vient d'être puni pour avoir rendu copie blanche à une rédaction sur "les joies du devoir".

En France, Robert Laffont a publié Le bureau des objets trouvés (2010) et Une minute de silence (2009) ainsi que, dans sa collection Pavillons Poche, Le dernier bateau (2010). 

Fils d'un officier des douanes, Siegfried Lenz avait été enrôlé dans la marine allemande en 1944. Peu avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, il avait déserté au Danemark mais avait été fait prisonnier de guerre.

La guerre finie, il a étudié la philosophie, l'anglais et l'histoire de la littérature à l'Université de Hambourg. Il avait cependant interrompu rapidement ses études et fut embauché par le quotidien conservateur Die Welt. Dès 1951, Lenz avait commencé à travailler comme écrivain à Hambourg.

Il s'était engagé auprès des sociaux-démocrates et avait soutenu l'"Ostpolitik" du chancelier Willy Brandt, plaidant pour la réconciliation avec la Pologne. Il entretenait également une longue amitié avec Helmut Schmidt, chancelier entre 1974 et 1982.

Parmi les nombreux prix reçus, on peut noter le Prix Goethe en 1999 et le Prix de la paix des libraires allemands.

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