24 janvier > BD France > Olivier Josso Hamel

Sur le fond orange des feuillets protégeant les clichés des patients du cabinet de radiologie où travaillait sa tante Nanou, Olivier Josso Hamel signait en 2012, avec le premier volume d’Au travail, un formidable travail d’autoanalyse (voir LH 899, du 2.3.2012, p. 69). Il explorait le trauma lié au décès de son père alors qu’il n’avait que 3 ans et demi, à la lumière de sa passion pour les classiques de la bande dessinée et de sa formation de dessinateur.

Cinq ans plus tard, l’auteur, né en 1968 à Saint-Nazaire, élargit sa palette de couleurs, un vert espoir complétant l’orangé, et son champ d’introspection. Sa mère, avec laquelle il vécut seul enfant, demeure dans un angle mort. Mais apparaissent ses grands-mères, Mémère et Mamie, sa grand-tante, Taté, et surtout son grand-oncle, Emile, seule incarnation de la masculinité dans son entourage immédiat, substitut de fait du père disparu.

Olivier Josso Hamel recompose le puzzle d’une histoire familiale à trous. Il progresse à hauteur d’enfant, convoquant par bribes des réminiscences du passé. Elles surgissent embrumées, mêlées à ses souvenirs de lectures telle L’île noire d’Hergé, auquel le dessinateur rend hommage. De la reconstruction de l’après-guerre aux années 1970 se dévoile le quotidien d’une famille ouvrière, médiatisé par les émotions d’un enfant aujourd’hui au travail pour en éclaircir les mystères. Fabrice Piault

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