27 avril > BD France

Götting et Loustal le rappellent page 46 : "Il est des personnages qu’il est préférable de ne jamais croiser, de l’argent qu’il faudrait savoir refuser, et des femmes qu’il vaudrait mieux ignorer." Pour avoir négligé l’avertissement, Stefan Slovik se trouve précipité d’une falaise dès les premières pages de Black Dog. Reste à comprendre pourquoi ce jeune mécanicien polonais, immigré de fraîche date dans la ville côtière du sud des Etats-Unis où se situe l’action, en est arrivé là, c’est-à-dire nulle part.

Clé de l’histoire, un chien noir joue un rôle plutôt passif. Autour de lui et d’une imposante piscine évoluent un mafieux au petit pied et ses hommes de main, une femme délaissée qui fait fréquemment appel au réparateur de climatiseur pour des services plus horizontaux, un nombre raisonnable de commerçants et de fournisseurs - garagistes, restaurateur… - et un inspecteur de police étonnamment scrupuleux. Le mafieux donne du travail à Slovik qui, ne l’accomplissant pas, en donne aux hommes de main, qui en donnent à l’inspecteur. Götting, as du noir et blanc, se concentrant, comme dans Pigalle 62.27, œuvre des mêmes auteurs en 2012, sur le scénario, les couleurs de Loustal réchauffent les planches. Leur thriller implacable n’en reste pas moins poisseux, imprégné de la bêtise de personnages sonnés par le soleil qui cogne de ce côté-ci des Etats-Unis. Fabrice Piault

22.04 2016

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