Le premier grand rendez-vous du calendrier 2017 des manifestations dédiées au livre, toujours aussi dense (voir notre sélection de 250 rendez-vous en France et à l’étranger), n’est autre qu’une nouveauté, à la portée symbolique. Le 14 janvier, dans tout le pays, Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication, a voulu une première Nuit de la lecture dans les bibliothèques et les librairies. Et dès le week-end suivant, l’un des festivals les plus inventifs du circuit, Le Goût des autres, au Havre, proposera sa 6e édition.

L’année 2017 sera riche en premières. A Vannes, du 10 au 12 mars, le festival Les Emancipéés est organisé par Ghislaine Gouby, nouvelle directrice de Scènes du Golfe, avec Arnaud Cathrine comme conseiller artistique. A Pornichet, encore un festival de BD, organisé par la médiathèque, du 7 au 9 avril, qui promet des rencontres atypiques, des dégustations d’huîtres et des balades en mer. Nathalie Iris, de la librairie Mots en marge, à La Garenne-Colombes, exportera sa Nuit blanche des livres à Cap-d’Ail, dans une villa-musée (le 20 mai). Et à Marseille, du 23 au 28 mai, le festival littéraire Oh les beaux jours ! sera proposé par l’association Des livres comme des idées, qui organise déjà les Rencontres d’Averroès.

Créativité

Ces nouvelles manifestations s’ajoutent à celles apparues en 2016 sans crier gare et qui reviennent pour une seconde édition : la Fête du livre d’Angers, organisée par les libraires de la ville (9-11 juin), le festival du polar Bloody Fleury, à Fleury-sur-Orne (3-5février), le Salon du livre de Nemours (14-15 janvier), le Salon du livre de jeunesse de Saint-Gervais-la-Forêt (8-12 mars), le Salon des littératures de voyage de Pessac (20-21 mai), le Salon du livre du Mémorial de la Shoah (8-11 juin), le Festival du carnet de voyage de Carcassonne (9-11 juin), d’autres Carnets à La Roque-d’Anthéron (1er-2 juillet), les Traversées littéraires de Pont-L’Evêque (22-23 septembre)…

En dépit des contraintes budgétaires (réductions des aides des collectivités territoriales, rémunération des auteurs à mettre en place pour certains, surcoût lié à de nouveaux frais de sécurisation…), rien n’entame la créativité du secteur.

Certaines régions se montrent particulièrement dynamiques. Ainsi de l’ex-Basse-Normandie (Calvados, Manche, Orne), où "le paysage des manifestations s’étoffe chaque année, avec de nouvelles créations (65 manifestations en 2011 contre 85 en 2016)", selon Cindy Mahout, chargée de mission Vie littéraire au centre régional des lettres de Caen.

Tout n’est pourtant pas rose dans ce contexte de festivalisation croissante des manifestations littéraires. Certains réduisent la voilure. Il n’y aura pas de Marathon d’avril à Toulouse, qui était le premier (mais non le principal) des trois rendez-vous organisés par l’association Le Marathon des mots. Et ne cherchez pas dans notre calendrier le Salon des illustrateurs et du livre de jeunesse de Brunoy, qui marque une pause en 2017 pour cause de travaux à la bibliothèque intercommunale, dont la surface va doubler.

Reste que, dans ce paysage des manifestations littéraires, la professionnalisation, les "bonnes pratiques" et la qualité des programmes se diffusent. Un répertoire des animateurs littéraires, apparu nécessaire lors des Correspondances de Manosque (1), est en préparation au sein du Relief (Réseau des événements littéraires et festivals). Et l’ingénierie culturelle à la française aura une belle occasion de s’exporter à la Foire du livre de Francfort, en octobre, où l’Ecole supérieure d’art et design de Saint-Etienne, avec laquelle Isabelle Rabineau, commissaire générale de la Fête du livre, travaille sur le thème "Redesign-moi un salon", a été choisie par l’Institut français pour réaliser le pavillon de la France, invitée d’honneur.

(1) Voir "Profession modérateur", sur Livreshebdo.fr.

06.01 2017

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