Un front commun pour défendre le prix fixe du livre

© Olivier Dion

Un front commun pour défendre le prix fixe du livre

Un amendement à la loi de modernisation économique visant à réduire à six mois le délai à partir duquel peuvent être réalisés les soldes de livres suscite un tollé général. Auteurs, éditeurs et libraires publient un communiqué commun pour en demander le retrait. Ils sont soutenus par la ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel.

Par Clarisse Normand,
avec cn Créé le 15.04.2015 à 19h12

Si l’on en croit les tout derniers échos parlementaires, l'intervention de la ministre de la Culture, Christine Albanel, et de ses services, ainsi que la mobilisation des professionnels du livre auraient favorisé le retrait de l’amendement défendu par Christian Kert, député des Bouches-du-Rhône (UMP), visant à réduire de deux ans à six mois le délai à partir duquel il est possible de vendre un livre avec un rabais supérieur à 5%.

En revanche, un amendement identique, porté par un député du groupe “Nouveau Centre”, Dionis du Séjour (Lot-et-Garonne), pourrait être maintenu malgré le vote négatif de la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.

Le Syndicat de la librairie française (SLF), le Syndicat national de l’édition (SNE) et la Société des gens de lettres (SGDL) ont en effet fait paraître le 23 mai, un communiqué commun de deux pages pour dénoncer les dangers que feraient courir à la loi Lang les deux amendements proposés dans le cadre de la loi de modernisation de l’économie qui sera discutée à l’Assemblée nationale mardi 27 mai.

“Si cette disposition était adoptée par le Parlement, elle signerait la fin du prix unique du livre et amorcerait un bouleversement total du marché du livre..., écrivent les libraires, les éditeurs et les auteurs. La dérégulation du marché du livre emporterait au moins trois effets négatifs : un appauvrissement de l'offre éditoriale, de nombreux titres ne pouvant plus être publiés par les éditeurs, une augmentation du prix moyen du livre préjudiciable au pouvoir d'achat des lecteurs, les éditeurs étant contraints de compenser le manque de recettes lié aux soldes par une augmentation globale de leurs prix et, enfin, des obstacles supplémentaires pour le public dans son accès au livre du fait de la disparition de librairies en centre-ville. Des livres en moins grand nombre, plus chers et moins accessibles, le consommateur, contrairement aux idées reçues, a tout à perdre à cette dérégulation”.


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