Inconnu ici, le mystérieux A. L. Snijders, qui s’appelle en fait Peter Cornelis Müller, né à Amsterdam en 1937, est un vieil anarchiste misanthrope, qui a pourtant fait carrière dans l’enseignement, et même professé durant douze ans dans une école de police ! Il a commencé sa carrière littéraire sur le tard, en 1992, en rassemblant ses chroniques et bulletins d’humeur parus dans la presse néerlandaise. Et puis, en 2001, il s’est lancé dans l’écriture des ZKV, "zeer korte Verhaal", c’est-à-dire "toutes petites histoires", d’une ou deux pages à quelques lignes, qu’il expédiait par mail à ses proches. Puis à des lecteurs, dont deux, des fans, ont créé une maison d’édition exprès pour les publier. Le succès a fini par venir, avec deux recueils, N’écrire pour personne (2006) et Un glaçon dans mon bordeaux (2008), dont sont extraits les textes qui composent le présent opus. Brèves nouvelles avec une chute "rigolote", souvenirs de jeunesse, choses vues, conseils de lectures (d’auteurs latins, en particulier), Snijders fait feu de tout bois, avec un humour vachard, et dans un esprit post-dadaïste. "N’écrire pour personne, il n’y a pas de lecteur", écrit-il. Mais si, nous. J.-C. P.