L’Institut de l’information scientifique et technique (Inist) a officiellement adopté cet été un nouveau projet qui marque un changement radical de sa politique. Accusé ces dernières années d’être peu à l’écoute des besoins des chercheurs et trop focalisé sur ses services payants, l’institut, qui dépend du CNRS, a décidé de se mettre exclusivement au service de la recherche publique. Les bases de données bibliographiques Francis et Pascal, piliers de l’activité de l’Inist depuis sa création en 1988, seront arrêtées le 31 décembre 2014. Le fonctionnement de Refdoc a été, quant à lui, complètement révisé. Ce service de fourniture de documents qui contient 50 millions de références et qui était jusqu’ici vendu principalement au secteur privé, sera maintenant disponible uniquement pour les établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche, gratuitement pour les unités du CNRS. Refdoc avait suscité dernièrement la colère des chercheurs en utilisant leurs articles sans accord préalable de leur part, selon le principe de "l’opt out", et en les proposant à la vente alors même qu’ils étaient pour certains disponibles gratuitement dans des réservoirs d’archives ouvertes. Un fonctionnement qui avait conduit à la condamnation de l’Inist en décembre 2013. Désormais, l’accord explicite des auteurs est indispensable à l’utilisation de leurs articles et le lien est systématiquement donné vers la version gratuite quand elle existe.
Plus globalement, l’activité de l’Inist est réorganisée autour de trois axes : l’analyse de l’information, l’accès aux publications et la diffusion de l’information. L’enjeu est de regagner la confiance de la communauté scientifique. "Nous entrons dans une logique de service avec l’objectif de fournir des réponses adaptées aux besoins des chercheurs, souligne Raymond Bérard, arrivé à la direction de l’Inist en septembre 2013. Nous développons aussi une dynamique de partenariat avec les autres acteurs de l’information scientifique et technique, tels que l’Agence bibliographique de l’enseignement supérieur."
Véronique Heurtematte
