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« C’est le 1er février 1967 que « Le Monde des livres » a vu le jour ». Avec un an de retard, pour son anniversaire, le supplément hebdomadaire du quotidien du soir propose dans son édition datée du 2 février un cahier spécial célébrant cinq décennies de liaisons amoureuses entre la littérature et le journalisme. Aux cinq pages sur l’actualité littéraire, avec un portrait de Kate Tempest en conclusion, s’ajoutent sept pages, entre archives, célébration et souvenirs.
 
Dans un texte exploratoire, Raphaëlle Bacqué écrit le roman du « Monde des livres », qui avait comme parents Hubert Beuve-Méry et Jacqueline Piatier. : « Feuilleter les collections du « Monde des livres » sur cinquante ans constitue un voyage dans la littérature autant que dans la vie du pays. De Sade à Pierre Bourdieu, de François Furet à Edouard Louis, des dizaines de milliers d’ouvrages y ont trouvé une lecture attentive et le moyen de se frayer un chemin vers ce que sa première directrice appelait un « lecteur ami ». »
 
Douze livres marquants des « dernières années, par quelques unes des signatures » qui ont fait l’histoire du « Monde des livres ». Dans cette malle aux trésors on trouve Les armoires vides d’Annie Ernaux, Patrimoine de Philip Roth, Beloved de Toni Morrison, Belle du Seigneur d’Albert Cohen, Masculin/Féminin de Françoise Héritier, Glas de Jacques Derrida, L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau d’Olivier Sacks, En lisant, en écrivant de Julien Gracq, Dans le café de la jeunesse perdue de Patrick Modiano, le Dictionnaire critique de la Révolution française, les tomes II et III de l’Histoire de la sexualité de Michel Foucault, ….
 
« A parcourir les archives du journal, le constat s’impose : ce qui est revenu avec une inflexible régularité, chaque jeudi, depuis maintenant cinq décennies, ce sont peu ou prou les mêmes interrogations, les mêmes espérances, les mêmes doutes aussi » lit-on dans l’éditorial, qui questionne autant son passé que son avenir : « Comment faire face à ces ouvrages qui arrivent chaque jour par dizaines, voire par centaines, avec un nombre limité d’armoires par personne? Comment régler son compte à la mauvaise conscience de ne pas pouvoir tout lire, tout chroniquer ? Comment guider chaque lecteur jusqu’aux livres qui vont lui permettre de se tenir dans le monde, de donner forme à son existence? Comment prendre parti sur la scène littéraire tout en préservant le pluralisme des sensibilités ? Et comment concilier l’art de la critique avec les exigences propres au journalisme ? ».

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