Très attendue par les habitants puisqu’elle était prévue à l’origine pour 2013, la nouvelle médiathèque de la Marine a ouvert ses portes mercredi 20 mai à Colombes (Hauts-de-Seine) dans un écoquartier tout neuf construit sur une ancienne friche industrielle dont elle est l’un des équipements phares. Ça valait la peine d’attendre : l’architecte Alain Domingo s’est emparé avec beaucoup d’ingéniosité des idées-forces du projet d’établissement - une grande lisibilité pour le public et une orientation très numérique - pour réaliser un équipement tout en transparence à la fois esthétique et fonctionnel.
Entièrement vitré sur deux façades ouvrant sur la rue et sur un square, le bâtiment de 1 100 m2 tout en longueur accueille le visiteur dans un espace de convivialité où l’on peut manger ou boire tout en feuilletant une sélection de documents. Les collections, regroupées par publics ou thématiques, sont disposées dans des alcôves ouvertes en enfilade. Les collections de livres - 25 000 volumes au total - sont régulièrement renouvelées grâce à un fonds de réassort dans lequel les bibliothécaires peuvent puiser selon les besoins. Les rayonnages muraux en bois, le mobilier confortable, les luminaires confèrent une ambiance chaleureuse. Très originales, trois "bulles" - des salles rondes entièrement vitrées et insonorisées - ponctuent l’espace : la bulle "bébés lecteurs" réservée aux tout-petits, la bulle "réunion" pour le travail en groupe et la bulle "multimédia" pour les jeux vidéo.
A l’entrée, un grand puits de lumière éclaire la salle de travail du sous-sol. Autre trouvaille de l’architecte : des consoles individuelles, conçues comme des lutrins pour poser sa tablette tactile, devant lesquelles on s’installe dans des chauffeuses profondes agrémentées de repose-pieds. Cet établissement est né de la volonté des élus de transformer les deux annexes minuscules (250 m2) de la bibliothèque centrale en médiathèque de proximité. En 2019, la deuxième annexe cédera sa place à une belle médiathèque de 850 m2 dotée d’une ludothèque. "Nous voulons préserver l’identité de chaque établissement et jouer sur la complémentarité", explique Hélène Nicolas, responsable de la lecture publique de Colombes.
Véronique Heurtematte
