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Une inspectrice veut mettre à l'index un livre d'art sur la BD

Extrait de l'Art de la bande dessinée publié chez Citadelles & Mazenod en septembre 2012 - Photo © Citadelle & Mazenod

Une inspectrice veut mettre à l'index un livre d'art sur la BD

Sept auteurs de L'art de la bande dessinée (Citadelles et Mazenod) s'insurgent contre le courrier d'une inspectrice d'académie à Limoges, qui demande aux professeurs documentalistes d'enlever ce livre des rayons des CDI.

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Par Anne-Laure Walter,
Créé le 10.03.2014 à 20h15 ,
Mis à jour le 11.03.2014 à 15h28

Les auteurs de L'art de la bande dessinée, publié en octobre 2012 dans la prestigieuse collection "L'art et les grandes civilisations" de l'éditeur d'art Citadelles et Mazenod, s'insurgent contre une circulaire envoyée par une inspectrice pédagogique de l'académie de Limoges. Cette dernière demande aux responsables de Centres de Documentation et d'Information (CDI) d'être vigilants sur le choix des livres notamment des BD et manga, mis à disposition des élèvres et pointe plus précisément cet imposant volume d'histoire de l'art consacré à ces genres.

Dans ce texte, daté du 11 février 2014 que les auteurs se sont procuré, Marie-France Nys invite ses collègues à  "être particulièrement vigilants sur le contenu des ouvrages présents au CDI. Par exemple, L'art de la bande dessinée de Pascal Ory, Laurent Martin et Jean-Pierre Mercier n'est pas destiné à figurer dans un CDI."
 
Référence intellectuelle et esthétique majeure, l'ouvrage vendu 205 euros propose un panorama esthétique du Neuvième art à travers le monde, croisant les approches historique, épistémologique et sémiotique. Il avait fait l'objet d'une avant-critique dans Livres Hebdo, publié le 31 août 2012.

"Un acte de censure caractérisé"

Sept auteurs de l'ouvrage Thierry Groensteen, Xavier Lapray, Laurent Martin, Jean-Pierre Mercier, Pascal Ory, Benoît Peeters, et Sylvain Venayre ont envoyé, il y a dix jours un courrier à l'inspectrice ainsi qu'à son supérieur hiérarchique "demandant des éclaircissements sur cette circulaire, dont la teneur nous surprend et nous inquiète". En l'absence de réponse, ils ont transmis une lettre ouverte à la presse (voir document ci-contre) pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme "un acte de censure caractérisé".

"Nous pouvons formuler l'hypothèse que cette personne s'est émue de trouver parmi plusieurs centaines de documents iconographiques, tous choisis en raison de leur qualité historique ou esthétique, quelques images représentant la sexualité ou la violence sous un jour esthétisé, fort sages, au demeurant, si on les compare à celles que des lecteurs d'âge scolaire peuvent voir sur quantité de lieux aisément accessibles – et non soumis à censure”, écrivent-ils, demandant au ministère de l’Éducation nationale s'il soutient sa fonctionnaire.

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