7 mars > Premier roman Espagne

Chaque matin, le héros de l’intrigant premier roman de Juan Jacinto Muñoz Rengel pense qu’il va mourir le jour même. Cet « homme de devoir kantien » est un tueur professionnel atteint de strabisme. Plus grave encore, son corps est rongé par la maladie. Au point qu’il craint de ne pouvoir en finir avec Eduardo Blaisten, qu’il suit depuis un an et deux mois. Une mission pour laquelle il a été payé d’avance et qu’il envisage tour à tour de réaliser à l’aide d’une petite cafetière en inox avec le logo Starbucks ou d’une aiguille à coudre en aluminium de 40 cm de long.

La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.

Du tueur, on sait juste que ses initiales sont M. Y. Qu’il s’agit là d’un Argentin né en 1966 et arrivé en Espagne avant de fêter ses 6 ans. Monsieur Y. habite Madrid. Dans un appartement où il dispose « d’un thermomètre clinique et mural, d’un baromètre, d’un hydromètre, d’une montre et d’un chronomètre », ainsi que « d’un tensiomètre, d’appareils de respiration assistée et d’un humidificateur d’air ».

Car le tueur hypocondriaque dont il est ici question a bien des maux. Adepte d’un régime « ovo-lacto-végétarien », il se dit victime d’une malchance qui le poursuit, mais aussi d’un syndrome d’Ondine qui le prive de sommeil. Sans compter un syndrome de l’accent étranger, un syndrome de Proteus et un syndrome du spasme professionnel ! M. Y. sait qu’il n’est pas seul à souffrir. Il lui suffit d’évoquer les incidents survenus dans la vie des frères Goncourt, de René Descartes, de Jonathan Swift ou d’Emmanuel Kant, pour s’en convaincre ! Très en forme quant à lui, Juan Jacinto Muñoz Rengel signe une comédie noire réjouissante. Qui a dit qu’il ne fallait pas se moquer du malheur des autres ? Al. F.

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