Sondage

78 % des jeunes aiment lire pour se détendre

Olivier Dion

78 % des jeunes aiment lire pour se détendre

Selon une enquête commandée à Ipsos par le Centre national du livre, les 7-19 ans préfèrent lire pour leurs loisirs que pour l’école. Ils lisent des romans, des fan-fictions et sont d'autant plus gros lecteurs qu'ils ont un père prescripteur. Cependant ce n'est que le 7e loisir préféré des jeunes, loin derrière la télévision, les vidéos et la musique.

J’achète l’article 9 €

Par Claude Combet,
Créé le 28.06.2016 à 14h13

78% des jeunes lisent des livres par goût personnel alors qu’ils sont 89% à lire dans le cadre d’un travail, scolaire ou non et, dans ce dernier cas, ils n’y trouvent qu’un intérêt limité voire s’ennuient (46%), révèle une nouvelle étude sur "les jeunes et la lecture" commandée à Ipsos par le Centre national du livre (CNL). Réalisée auprès d’un échantillon de 1500 jeunes âgés de 7 à 19 ans, elle a été rendue publique mardi 28 juin, à quelques semaines de la fête du livre pour la jeunesse "Partir en livre", organisée du 20 au 31 juillet à l'initiative du ministère de la Culture et du CNL.

Selon l'enquête, les jeunes lisent davantage pour leurs loisirs (4 livres par trimestre contre 2 pour l’école) et plus fréquemment: 68% lisent au moins une fois par semaine et 28% tous les jours, y consacrant 3 heures par semaine en moyenne (plutôt le week-end) et c’est même l’activité qu’ils préfèrent avant de se coucher. "Il n’y a que 4% des jeunes qui déclarent détester lire, ce qui est rassurant. Mais la baisse d’intérêt pour les livres lus à l'école montre qu’il y a un travail à faire avec l’Education nationale et valide l’intérêt ministériel de privilégier l’éducation artistique et culturelle", commente Vincent Monadé, président du CNL.

Le livre loin derrière la télé

Le taux de lecture et le nombre de livres lus varient selon l’âge. 90% des 7-11 ans lisent pour se détendre mais le pourcentage tombe à 74% pour les 11-15 ans et à 69% au lycée. De même, on passe de 6 titres lus par trimestre en primaire à 2 livres au lycée, la chute étant plus forte chez les garçons. Les plus grosses lectrices se recrutent parmi les 11-15 ans: 40% lisent tous les jours et y consacrent 4h15 par semaine.

Concurrence des autres activités et manque de temps font cependant que la lecture n’arrive qu’en 7e position dans les loisirs des jeunes, avec 3h par semaine, derrière la télévision (92% et 7h30 par semaine), les vidéos (88%), les amis (87%), la musique (86%), le sport (84%) et Internet (84%) sur lequel ils surfent 8h par semaine. Les disparités sont en fonction de l’âge: les lycéens passent plus de temps sur le net (12 h30 par semaine) et sur leur smartphone (12h) et avec leurs amis tandis que les 7-11 ans ne passent que 3h35 par semaine sur le net.

88% des jeunes fréquentent la bibliothèque de l’école (65% au moins une fois par mois), surtout les 7-11 ans (75%), les librairies (73%) et les bibliothèques municipales (60%), où 42% sont personnellement inscrits.

Des choix éclectiques

Que lisent-ils? Harry Potter bien sûr mais aussi Twilight, Le journal d’Anne Franck, After et Violetta, pour les filles qui préfèrent les romans (85% des 15-19 ans). Titeuf, Tintin, Astérix et Pokémon pour les garçons, davantage attirés par les BD (73% des 7-15 ans) et les mangas (37% des 11-15 ans). La cabane magique et Max et Lili ajoutent les plus jeunes, Hunger games et les romans de Guillaume Musso, disent les plus âgés. Les livres de SF ou de littérature de l’imaginaire (42%) et les romans d’aventure (41%) sont les genres plébiscités, mais peuvent varier en fonction de l’âge, les histoires de famille sont l’apanage des filles, les livres d’humour celui des 7-11 ans, et les romans policiers des lycéens. Génération Y oblige, ils ont lu des fans-fictions (12%) et parfois en écrivent (4%).

19% lisent des livres numériques, à 76% sur des supports mobiles –tablettes, liseuses et smartphones–, "mais l’intérêt pour la lecture de livre numérique varie fortement selon que le jeune a déjà testé ou non ce mode de lecture", souligne Vicent Monadé.

Ipsos souligne l’importance de l’environnement familial. Les plus grands lecteurs sont ceux à qui on a raconté des histoires quand ils étaient petits (64%) et aiment qu’on leur fasse la lecture (94%). Une télévision, un smartphone ou un ordinateur appartenant au jeune, l’absence de carte de bibliothèque et de livres au foyer, la fréquentation assidue d’Internet nuisent à la pratique de la lecture. "La mère est toujours prescriptrice, mais ce qui me frappe, c’est l’importance du père. Un père gros lecteur, qui leur a raconté des histoires quand ils étaient petits, l’est plus encore", ajoute Vincent Monadé. Mon père, ce héros de la lecture, devrait-on dire.

Les dernières
actualités