Antoine Gallimard réaffirme la position des éditeurs à propos des droits numériques

Antoine Gallimard (c) O.Dion / LH

Antoine Gallimard réaffirme la position des éditeurs à propos des droits numériques

Le président du Syndicat national de l'édition insiste sur «quelques principes simples» comme la nécessité d'intégrer les droits numériques dans le contrat entre éditeur et auteur.

Par Hervé Hugueny
avec hh Créé le 15.04.2015 à 22h43

«Le livre numérique est d'abord un livre. oeuvre de l'esprit, un livre ne change pas de nature en changeant de support, du papier au fichier numérique», déclare Antoine Gallimard, président du Syndicat national de l'édition, qui veut «rappeler quelques principes simples» dans une tribune publiée dans Le Monde daté du 21 janvier.

«Editer, c'est mettre une oeuvre à la disposition des lecteurs, où qu'ils soient, dans une librairie ou devant un écran... C'est une même exploitation qui doit être coordonnée par l'éditeur, à qui il revient d'harmoniser la diffusion de l'oeuvre sur ces différents supports et canaux. C'est pourquoi les éditeurs intègrent au contrat d'édition une clause ou lui adjoignent un avenant portant sur les droits numériques. La grande majorité des auteurs confient ainsi les droits numériques de leur livre à leur éditeur», explique-t-il.

C'est un des différends avec certains syndicats d'auteurs, dont le Snac (Syndicat national des auteurs-compositeurs) qui rassemble les créateurs de bandes dessinées, lesquels estiment que les droits numériques ne relèvent pas des droits principaux rattachés à ceux de l'édition papier, mais doivent être traités dans un contrat séparé.

Des auteurs tentés par des publications directes chez un «éditeur web»


Le montant des taux est un autre sujet de discussion. «Avant de parler de juste répartition, encore faut-il pouvoir mesurer la réalité financière de ce marché (...) Contrairement à l'idée reçue, l'édition numérique fait apparaître de nouveaux coûts pour l'instant non maîtrisés», souligne Antoine Gallimard. «Malgré le contexte d'incertitude du marché et les investissements qu'ils font, les éditeurs proposent à leurs auteurs des taux de rémunération au moins égaux à ceux du livre imprimé, en retenant de plus en plus fréquemment le "haut de la fourchette" de ces taux et en l'asseyant sur le prix public (et non sur leur chiffre d'affaires net)», insiste le président du SNE.

Dans une tribune intitulée «Inéquitables droits du livre numérique» publiée dans Le Monde du 1er décembre dernier, les écrivains Paul Fournel, Cécile Guilbert, Hervé Le Tellier, Gérard Mordillat et Gilles Rozier estimaient sur un ton très ironique que les taux proposés étaient très insuffisants. Ils laissaient entendre que les auteurs pourraient se laisser tenter par des publications directes chez un «éditeur web».

«Face à des modèles d'intégration exclusifs développés par des grands opérateurs technologiques, les auteurs et les éditeurs ont un intérêt partagé à faire respecter la chaîne de valeurs communes au livre imprimé et au livre numérique»
, poursuit Antoine Gallimard, en ajoutant que les éditeurs sont «ouverts au dialogue», discutent de ces sujets avec le Conseil permanent des écrivains (CPE), et espèrent que ces échanges «éviteront l'idéologie et la surenchère».

Dans une lettre ouverte publiée le 13 octobre, les membres du CPE déclaraient avoir «pris acte du souhait exprimé par le Syndicat national de l'édition (SNE) de considérer les droits d'exploitation numérique comme des droits principaux».

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