Aurélie Filippetti s'engage pour la lecture à la médiathèque de Chevilly

Aurélie Filppetti à la Médiathèque de Chevilly-Larue (c) M. Quinti

Aurélie Filippetti s'engage pour la lecture à la médiathèque de Chevilly

Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, s'est rendue jeudi 18 octobre à Chevilly-Larue pour signer avec la médiathèque un Contrat Territoire-lecture (CTL).

avec mq Créé le 15.04.2015 à 21h00

Située en plein coeur de la commune de Chevilly-Larue (Val-de-Marne), la médiathèque Boris Vian attire l'oeil. Architecture originale, forme ronde et accueillante, grandes baies vitrées, le bâtiment est pourtant parfaitement intégré au quartier, niché entre les habitations, la Poste et la mission locale de l'emploi. C'est pour cette ambition, celle d'être ancrée dans la ville, au niveau de son implantation mais aussi de sa mission sociale, que cette médiathèque, entièrement gratuite, a été choisie par l'Etat pour bénéficier d'un Contrat Territoire-Lecture (le premier d'Ile-de-France), signé jeudi 18 octobre par Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, et par Christian Hervy, maire de Chevilly-Larue.

Une des 14 propositions du plan pour la lecture

Le CTL est un dispositif conventionnel entre l'Etat et les collectivités territoriales, qui permet de financer à parité un programme d'actions favorisant le développement de la lecture dans les quartiers dits « sensibles » et les zones rurales, définis comme territoires prioritaires. Ce contrat était une des 14 propositions du plan pour la lecture de Frédéric Mitterrand, et s'inscrivait plus particulièrement dans l'axe de la lutte contre les inégalités territoriales d'accès au livre et à la lecture. « Il y a des signes de désaffection qui doivent nous inciter à développer nos efforts », a déclaré Aurélie Filippetti lors de son discours, faisant notamment référence au taux important d'échec scolaire. « Une centaine de contrats sont en train de se mettre en place » a-t-elle annoncé.

A Chevilly, l'Etat et la collectivité s'engagent à hauteur de 7 500 euros chacun pour la première année, puis l'apport sera de 20 000 euros chacun en 2013 et 2014. Le contrat concerne en priorité Sorbiers-Saussaie, quartier d'habitat social et classé en contrat urbain de cohésion sociale (CUCS). Dans la commune de 19 000 habitants, où les résultats au Brevet des Collèges sont inférieurs à la moyenne nationale, l'accès au livre et à la lecture, notamment pour les populations les plus défavorisées, est un combat de longue date.

Dès sa création, en 2007, la médiathèque Boris Vian propose diverses actions culturelles, comme la lecture de contes et des ateliers musicaux. En 2008, la municipalité s'engage dans un Projet éducatif local (PEL), puis, en 2011, commence à travailler avec la Direction Régionale des Affaires Culturelles d'Ile-de-France (DRAC). « Le CTL nous permet de formaliser l'ensemble des partenariats », explique Danielle Frélaut, directrice de la médiathèque.

« Sensibiliser les parents à l'importance de la lecture »

Le contrat crée en outre un poste de coordinateur-médiateur du livre et de la lecture, qui « renforce un véritable réseau associant ressources culturelles, sociales et éducatives », souligne Aurélie Filippetti. C'est Catherine Johnston, ancienne directrice d'une école maternelle, qui devient la 18ème salariée de l'établissement.

Sa mission consiste en un véritable travail de terrain : sensibiliser les parents à l'importance de la lecture. « Je fais des animations dans toutes les structures de la ville où les parents emmènent leurs enfants : la halte-garderie, le centre social Maison Pour Tous, l'épicerie solidaire... ».

Le dialogue, voici le fil conducteur du CTL. Ainsi, selon Aurélie Filippetti, le contrat se définit par « une volonté d'impliquer, au-delà des professionnels, les familles, une attention portée aux jeunes avec le numérique, et la mise en place de parcours culturels » (qui mêlent médiation culturelle, rencontres avec des auteurs, ateliers d'écriture, etc).

« On réfléchit ensemble »

C'est dans cette logique que se place la médiathèque Boris Vian. Dans ce bâtiment de 2000 m2, chaque endroit est dévolu à un espace : jeunesse, adulte, actualités, contes, tout public et même un coin lecture et animation pour les petits. La médiathèque dispose de 19 ordinateurs. L'étage (appelé « mezzanine ») est dévolu à l'espace arts, musique et cinéma, avec notamment deux écrans pour regarder des DVD.

Cet espace convivial a séduit les habitants : 11% des Chevillais étaient inscrits à l'ancienne bibliothèque payante ; ils sont aujourd'hui 30%. Ce taux atteint 60% des scolaires, comme Yacine, Arvind et Idriss, 13 ans, qui sont adeptes de la médiathèque. Ils sont dans la même classe au collège et se rejoignent régulièrement dans cet espace pour faire leurs devoirs et des recherches sur internet. « On réfléchit ensemble », précise Arvind.

Parfois, ils regardent des DVD sur les grands écrans, à l'étage. Plus qu'un lieu de travail, la médiathèque est pour eux un espace de vie : « ça nous permet de nous retrouver entre amis, en dehors du collège ». De quoi donner encore plus d'espoir au maire de Chevilly-Larue, Christian Hervy, pour qui « chaque enfant peut réussir à condition que les moyens lui soient donnés ».
15.04 2015

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