Si les bibliothèques conservent l'été leur activité de promotion de la lecture et d'organisation d'expositions, elles se donnent aussi à voir hors les murs. Cette tendance émergente les années passées est désormais installée. Entre le 14 juillet et le 20 août, on recense 31 articles traitant de bibliothèques à la plage et 11 qui parlent de « bibliothèques éphémères » pouvant être proposée hors des plages... Cela ne représente pas encore une large proportion des articles par rapport au total de plus de 550 mais c'est incontestablement une modalité du renouvellement de l'image médiatique des bibliothèques. Les établissements qui ont initié cette démarche ont souvent reçu un écho de la presse locale. C'est le cas à Colmar où l'installation par la bibliothèque d'un espace bibliothèque sur la base nautique a retenu l'attention de France3 Alsace . La vidéo permet de découvrir l'enthousiasme de la porteur du projet et on peut aussi sourire en observant la corde qui enclot ce service comme s'il fallait reconstituer une séparation, établir une frontière là où justement l'idée est pourtant de s'affranchir des murs physiques et symboliques... Deauville a elle aussi ouvert sa bibliothèque sur les si célèbres planches ... Les médias ont pointé la diffusion de cette initiative particulièrement en France mais aussi à l'étranger. Radio-Canada relève ainsi des expériences à Tel Aviv ou en Bulgarie. De son côté, Métronews propose « un petit tour du monde des bibliothèques de plage » en ajoutant à la liste des pays étrangers l'Australie et l'Espagne. Quand vient l'heure du bilan, les articles expriment la satisfaction des organisateurs, des élus et bien sûr des visiteurs. C'est ainsi le cas à Anglet qui a proposé sa bibliothèque de plage uniquement au mois de juillet pour laisser le personnel partir en vacances... 3568 visiteurs ont été recensés alors que le service était proposé seulement l'après-midi tous les jours. Cela représente près de 350 passages par jour. Cette offre touche bien sûr les touristes mais aussi le public local qui compte pour 30% du total. Et bien sûr, outre la lecture qui se trouve ainsi associée au délassement balnéaire, c'est l'institution bibliothèque qui se teinte d'une couleur ensoleillée. Elle montre sa participation à la vie des citoyens qui aura des effets bien au-delà des 300 nouvelles inscriptions enregistrées sur place. L'adéquation de cette offre renouvelée, décloisonnée de lecture avec les publics suscite l'intérêt d'acteurs qui ne sont pas des bibliothèques. C'est le cas de l'éditeur Flammarion qui saisit l'opportunité de Paris Plages pour installer une « bibliothèque ». Sur la côte d'Azur c'est le Centre de Découverte du Monde Marin qui organise une bibliothèque itinérante sur les plages afin de sensibiliser les touristes à l'environnement marin. De son côté, la Sncf a proposé une bibliothèque éphémère dans plusieurs gares de l'Aveyron dans le cadre du festival Livre et BD Jeunesse de la Fouillade. En sortant de leurs murs pour aller à la rencontre de la population, les bibliothèques surprennent, séduisent, suscitent l'intérêt et créent l'événement. C'est une opportunité incontestable de reformulation de cette institution. Au Québec, l'été des bibliothèques a été marqué par la destruction de l'établissement de Lac-Mégantic frappé par la terrible explosion du train chargé de pétrole. De nombreux articles ont été consacrés à l'élan de solidarité qui s'en est suivi. Des livres ont été collectés en grand nombre ( on parle de 50 000 ouvrages ) et il s'agit de les stocker en attendant la renaissance d'une bibliothèque dans cette commune. L'émotion suscitée par ce désastre a rendu évidente la nécessité de redonner une vie par les livres à ce lieu... En France, les bibliothèques ont peu connu de dégâts. Les forts orages ont inondé la médiathèque Jacques-Ellul à Pessac mais sans trop de dommages. En revanche la petite bibliothèque de Brette-les-Pins dans la Sarthe a perdu une large part de ses collections à l'occasion d'un incendie d'origine électrique ). Avec très peu de conséquences mais beaucoup de bruit médiatique, il faut signaler le départ de feu dans la toiture dans une partie des bâtiments historiques de la BNF . C'est la principale (et souvent la seule) occasion pour laquelle les médias nationaux ont parlé de bibliothèque... C'est une dépêche AFP qui a s'est répandue comme une traînée de poudre... Cet exemple montre la capacité particulière de la BNF à faire parler des bibliothèques à travers elle. C'est la raison pour laquelle on pourrait se prendre à rêver pour qu'elle soit la vitrine des milliers des bibliothèques de France... Et  pourquoi pas « Lire à la plage » sur le parvis de la BNF ?
15.10 2013

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