L'association Bibliothèques sans frontières (BSF), qui travaillait sur un projet de bibliothèques à Haïti en lien avec un haut fonctionnaire de l'Onu, Mamadou Bah, annonce que ce dernier est mort lors du séisme du mardi 12 janvier.
Mamadou Bah, qui avait la double nationalité française et guinéenne, avait eu l'idée d'une coopération entre BSF et la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), afin d'ouvrir une bibliothèque pour les adolescents en prison.
“Grâce à l'efficacité de Mamadou Bah, constate-t-on à BSF,
en quelques semaines, les livres que nous avions envoyés avaient été rapidement envoyés dans cinq centres pénitentiaires du pays.”“Après que l'aide d'urgence aura été déployée par les Etats et les ONG humanitaires, les besoins en termes de reconstruction des structures pédagogiques et culturelles seront énormes, dit le directeur de BSF Jérémy Lachal.
Nous allons créer un fonds dédié pour organiser une mission de sauvegarde rapidement. Nous sommes d'ores et déjà en contact avec le comité français Ifla et des nombreux professeurs et archivistes en France et aux Etats Unis. Nous travaillons par ailleurs avec un collectif qui s'est créé ce week end avec notamment des personnes du comité pour la mémoire de l'esclavage, de l'Unesco, des archives de la Guadeloupe et de la Martinique.”Patrick Tardieu, responsable de la bibliothèque des pères du Saint-Esprit à Port-au-Prince, a donné les premières informations à BSF : la plupart des bâtiments universitaires ont été entièrement détruits et le collège Saint-Martial, qui abritait la bibliothèque haïtienne des pères, est effondré.
En revanche, la bibliothèque Saint-Louis-de-Gonzague
“serait” encore debout ainsi que la Bibliothèque nationale, mais toutes les deux très fortement fragilisées.
La solidarité s'organise entre les acteurs du livre en France qui souhaitent aider leurs homologues haïtiens.
BSF réfléchit à coordonner les dons pour les bibliothèques tandis que l'Association internationale des libraires francophones, que nous avons contactée, propose à ceux qui veulent, par exemple, aider la librairie La Pléiade, d'adresser leurs chèques à
l'AILF en indiquant bien leurs coordonnées de manière à ce qu'on leur envoie un reçu et qu'on les tienne informés de l'utilisation de l'argent par la suite.
Une réunion spéciale de l'AILF se tiendra en février pour faire le point sur leurs modes d'intervention.
Par ailleurs, l'éditeur Vents d'ailleurs qui publie de nombreux auteurs haïtiens s'associe à Vents du Sud pour une soirée de soutien à Haïti le mardi 26 janvier à partir de 19 h dans la librairie située 7, rue du Maréchal-Foch à Aix-en-Provence.
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