"C'est en poussant le particulier jusqu'au bout que l'on atteint l'universel" : cette citation de Michel Leiris sert de ligne directrice aux toutes nouvelles éditions du Mauconduit que vient de créer, avec quelques amis, notre collaboratrice Laurence Santantonios. L'objectif de cette maison, dont les livres s'écriront toujours à la première personne, est de proposer des récits intimes qui font écho à des événements historiques ou à résonance collective. Journaliste à Livres Hebdo depuis 1986, chargée des bibliothèques, Laurence Santantonios a auparavant travaillé dans l'édition pendant plusieurs années, notamment chez Phébus, où elle était l'assistante de son fondateur, Jean-Pierre Sicre. C'est donc en connaissance de cause, et avec un projet clair et longuement préparé, qu'elle a décidé de se jeter à l'eau. L'entreprise reste modeste : les éditions du Mauconduit publieront 4 livres par an, diffusés par le CED et distribués par Les Belles Lettres. Le tout premier paraîtra le 18 janvier prochain. Il s'agit d'un récit graphique faisant revivre à travers un témoignage personnel la manifestation de Charonne, dont on célébrera le 50e anniversaire le 8 février 2012 : Dans l'ombre de Charonne est signé par Alain et Désirée Frappier. En mars sera publié Un 27 janvier, un récit de la journaliste Monique Gehler, née quatre ans jour pour jour après la libération du camp d'Auschwitz, où sa mère, Hongroise et artiste-peintre, fut internée.

A l'automne viendront les ouvrages très personnels du romancier Serge Filippini (Motifs) et de la psychanalyste Sophie Braun. Tous ces ouvrages seront aussi accessibles en numérique, et un site Internet (www.mauconduit.com) proposera un espace de documentation consacré aux thèmes liés à la mémoire et à la transmission