Disparition

Il avait quitté la profession depuis plus de dix ans mais restait une des figures marquantes de la librairie parisienne. Gérard Moreau est mort le 1er décembre en Bretagne. Il avait 67 ans.
 
D’abord actif dans l’édition, il est remercié par Flammarion au milieu des années 80. Il utilise alors sa prime de licenciement pour acheter sa première librairie, rue du faubourg Saint-Antoine, à Paris (4e). C’est "le début de la belle aventure d’Epigramme", se souviennent ses amis libraires, Sylvie et Jean-François Sourdais ainsi que Denis Bénévent, voisin et concurrent d’alors, à l’Arbre à lettres Bastille.
 
Libertaire tendre et fragile

Quelques années plus tard, Gérard Moreau reprend une seconde librairie rue de la Roquette (Paris 11e), lui donnant également le nom d’Epigramme et la façonnant à son image, "libertaire et anarchiste mais tendre et fragile", témoigne Nadège Mulé, qui a longtemps travaillé rue de la Roquette avant de voler de ses propres ailes.
 
"Bon vivant, passionné de polar et de poésie, il a su créer des lieux engagés, rebelles, dans ce quartier si symbolique de son état d’esprit", complète Denis Bénévent. Il y a aussi implanté l’un des premiers festivals de polar, devenu très vite le rendez-vous d’une centaine d’auteurs. "A l’époque, c’était précurseur", observe Nadège Mulé.
 
Egalement engagé dans la vie du Syndicat de la librairie française (SLF), Gérard Moreau a vendu en 2005 ses deux librairies, rebaptisées par ses successeurs La Belle lurette (rue du faubourg Saint-Antoine) et La Manœuvre (rue de la Roquette).

Les dernières
actualités