27 août > roman Etats-Unis

A la rentrée, on ne va pas se priver d’une rencontre avec Florence Gordon. L’héroïne du pétillant nouveau roman de Brian Morton n’est vraiment pas banale. La dame a 75 ans. Elle ne se teint pas les cheveux, ne s’intéresse pas au Botox, ne se blanchit pas les dents. Indépendante, Florence se définit comme "un écrivain féministe, essayiste et historienne d’instinct". Elle a connu un éclat de gloire littéraire dans les années 1970, publié six livres. Le septième pourrait bien être ce volume de Mémoires qu’elle essaye tant bien que mal de rédiger.

Forte, fière, indépendante d’esprit, Mrs Gordon peut aussi être "une vraie emmerdeuse" à en croire ses amis qui pourtant l’aiment. Quand ces derniers trouvent une idée du tonnerre pour lui organiser un anniversaire surprise, Florence leur annonce rapidement qu’elle préfère de loin rentrer chez elle et retrouver sa table de travail ! Il peut aussi lui arriver de faire tomber sciemment le Blackberry d’une desdites amies dans un pichet de sangria parce qu’elle ne supporte pas qu’on envoie des textos au restaurant.

Indiquons encore qu’elle est divorcée de Saul, un intellectuel peu productif. Qu’elle a un fils, Daniel, policier de 47 ans ; une belle-fille, Janine, qu’elle trouve "lèche-cul" ; et une petite-fille, Emily, dont elle écorche souvent le prénom. Florence Gordon, on l’a compris, trouve toujours le moyen de surprendre. Comme le fait ici Brian Morton, dont on avait aimé Des liens trop fragiles (Belfond 2008, repris chez 10/18). L’Américain se montre drôle, incisif dans le portrait endiablé d’un sacré bout de femme et de son entourage. Al. F.

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