Éditions Héloïse d’Ormesson

"Cela fait dix ans, mais j’ai l’impression que c’était hier !" Le 21 mars 2005 ("le jour du printemps, un beau symbole, non ?"), Héloïse d’Ormesson lançait les éditions à son nom avec son conjoint, Gilles Cohen-Solal. A l’heure de fêter la première décennie de sa "petite maison qui a tout d’une grande", la présidente-directrice générale regarde le chemin parcouru avec un sentiment de mission accomplie. "Nous avons fait émerger un certain nombre d’auteurs en nous investissant pleinement pour chaque ouvrage." Avec 250 titres à son catalogue, l’éditrice se targue surtout d’être restée fidèle à son objectif initial : "Publier peu pour publier mieux." Si le succès de Méchamment dimanche de Pierre Pelot a enclenché la machine, deux patronymes sont aujourd’hui indissociables des éditions Héloïse d’Ormesson. Longtemps auteure Plon, Tatiana de Rosnay a choisi EHO pour publier Elle s’appelait Sarah, best-seller mondial adapté au cinéma en 2010. "Jamais je n’aurais pensé publier un livre vendu à 10 millions d’exemplaires. Cela a changé la vie de Tatiana, mais aussi la mienne", sourit l’éditrice. Pour trouver son second auteur phare, elle n’a pas eu à chercher très loin : "Je n’ai pas fondé ma maison pour publier mon père, mais nous avons mutuellement décidé de ne pas nous priver de ce plaisir."Odeur du temps, premier recueil de chroniques signé Jean d’Ormesson, a fait un carton (100 000 exemplaires), comme chacun des titres de l’académicien publiés chez EHO. Isabelle Alonso, Marcus du Sautoy (La symphonie des nombres premiers), ces dix années ont été émaillées de publications remarquées, mais la maison n’a pas échappé aux difficultés de l’édition indépendante. Alors qu’un rachat a été un temps évoqué, Héloïse d’Ormesson balaie aujourd’hui les rumeurs : "Il y a eu un projet de rapprochement guidé par la volonté de se renforcer, non par un désir de se vendre. Mais la proposition n’étant pas acceptable, ce n’est plus d’actualité." Elle se tourne désormais vers l’avenir, à la fois sereine et vigilante. "Rien n’est jamais acquis, mais j’ai toujours la même envie de publier du romanesque de qualité", affirme l’éditrice, en montrant le roman historique La part des flammes de Gaëlle Nohant, paru fin mars et bénéficiant déjà d’une belle presse. "On est repartis pour dix ans !"

Marine Durand

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