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Elsa Piacentino: "El Ghorba est la seule librairie indépendante à Nanterre"

Elsa Piacentino: "El Ghorba est la seule librairie indépendante à Nanterre"

Elsa Piacentino et Halima M'birik ont ouvert la librairie "El ghorba mon amour" à Nanterre quelques jours avant le confinement. Un mois après sa réouverture, la librairie a déjà trouvé sa place.

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Par Alexiane Guchereau
Créé le 12.06.2020 à 21h00

Elsa Piacentino et Halima M'birik ont ouvert sur plus de 107 m2 la librairie généraliste et indépendante "El Ghorba, mon amour", située 48-152 Boulevard des Provinces Françaises, à Nanterre, trois jours avant le début du confinement. Une étrange expérience de voir fermer une librairie à peine inaugurée.

Livres Hebdo : Quel est votre parcours ?

Elsa Piacentino : On est en reconversion professionnelle. Avant de reprendre la librairie, on a fait avec Halima, des études de sociologie et j’ai suivi une formation d’un an à l’INFL, "créer ou reprendre une librairie", qui m’a notamment permis de travailler à Folies d’Encres (Saint-Ouen). De son côté, Halima était bibliothécaire à la médiathèque d’Epinay-sur-Seine.

Comment est né ce projet de librairie ?

L’idée de monter cette librairie est née en 2012. On a d’abord monté une association, "Les Ami.e. s d’El Ghorba" pour promouvoir la lecture à Nanterre, et soutenir notre projet. Il a fallu du temps pour trouver un local, commencer les travaux et trouver des financements. On a été soutenues par l’ADELC, CNL, le conseil régional d’Île-de-France, la Drac, France active et le club d’investisseurs Les Cigales. On a complété avec le financement participatif. « El Ghorba » est aujourd’hui la seule librairie indépendante à Nanterre et on a ouvert, en face de l’Université, le 12 mars, soit trois jours avant le confinement.

Pourquoi « El Ghorba mon amour ?

"El Ghorba" signifie "L’exil" en arabe. C’est un nom lié au territoire, lié à l’histoire et à l’immigration. On est situées à deux pas de l’ancien bidonville de la région, où se sont croisés les destins de nombreux immigrés algériens mais aussi du Portugal, du Maroc ou d'Italie dans les années 1960.

Comment vous êtes-vous organisées pendant le confinement ?

Trois semaines avant la fin du confinement, on a vu qu’il y avait une dérogation pour la librairie, ce qui fait que dans les deux dernières semaines, on a mis en place le système de "click and collect". On n’a pas eu énormément de commandes par mail puisqu’on est passées par Place des libraires. On a donc ouvert deux après-midis, le mercredi et le samedi, pour que les clients puissent récupérer leurs commandes.
 
Comment avez-vous préparé la reprise ?

On a une bonne reprise, en accord avec les prévisionnels. Ce n’est pas la catastrophe. On attend beaucoup de la rentrée littéraire. En un mois d’ouverture, on a eu 21 000 visiteurs et on a de bons retours de la part des clients. Maintenant, l’enjeu, c’est d’accélérer les choses.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

On va essayer de travailler notre communication au niveau local. Mais sinon, nous organisons une rencontre avec Fabien Vehlmann, le scénariste du Dernier atlas (Dupuis) la semaine prochaine. Il vient assurer une séance de dédicaces à la librairie, jeudi 18 juin, de 17 à 19 heures.

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