2 mai > journal France

Depuis Entre chien et loup (Le Dilettante, 1989, nouvelle édition en 2007), on ne rate aucun volume d’André Blanchard. L’ermite de Vesoul, où il « fait l’ange gardien dans une galerie d’art » comme le précise son éditeur, ouvre pour notre plus grand bonheur ses carnets, quand il ne réunit pas ses chroniques.

La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.

Le dernier opus à nous parvenir couvre les années 2009 à 2011. Notre homme lit Albertine disparue de Proust, qu’il décortique avec esprit, ou replonge dans le Journal de Léautaud. Il râle contre l’invasion des mots anglais dans notre langue, les fautes d’accord commises à la radio. « Comme fumer nuit gravement aux rabat-joie, c’est heureux que je puisse continuer », lâche-il.

Amateur de littérature, André Blanchard semble plus sensible à celle pratiquée naguère par Flaubert, Chateaubriand, Barrès ou Mauriac que par l’œuvre d’un Le Clézio ou d’un Michon - Michon dont il reporte le moment d’ouvrir Les onze et qu’il tacle sans ménagement. Selon lui, les mots, « il faut les dompter, sinon ils nous mènent au moindre offrant ». Monsieur n’a aucune envie de rivaliser « avec les affolés de la plume, du clavier », qui publient à tour de bras, préférant prendre son temps et s’amuser que ses carnets aient été jugés « Pour public cultivé » !

L’auteur d’Impasse de la Défense (Erti, 1998) et de Contrebande (Le Dilettante, 2007) est un ami des bêtes. « Pour que les chats nous causent du mal, il faut la totale : qu’ils meurent », note-t-il avec justesse en évoquant le greffier Grelin qui « alla jusqu’à vingt-trois ans et ne changea quasi rien à ses habitudes ni à ses goûts, jusqu’au bout ». Au programme du jour : des coups de gueule, des réflexions bien senties sur l’écologie, le style, le spleen ou la nature.

L’embêtant avec Blanchard, c’est qu’on a envie de tout citer, de reproduire chaque trouvaille. Ainsi lorsqu’il évoque Les livres ont un visage, recueil de portraits de Jérôme Garcin, en expliquant qu’il « se lit comme on reprend du dessert, autant parce que c’est bon que pour prolonger ». Avec A la demande générale, il en va de même.

Al. F.

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