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Foire de Londres 2018: des thrillers familiaux et des dystopies féministes

Le centre international des droits de la Foire de Londres - Photo Anne-Laure Walter

Foire de Londres 2018: des thrillers familiaux et des dystopies féministes

Très sensibles aux tendances, les agents anglo-saxons proposaient lors de la dernière Foire du livre de Londres du 10 au 12 avril, un grand nombre de romans, qui surfent sur les séries télévisées à succès comme "Big Little Lies" ou sur le mouvement #MeToo.

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Par Anne-Laure Walter, Londres
Créé le 12.04.2018 à 00h00

Difficile de trouver les "buzz books" de l’édition 2018 la Foire internationale du livre de Londres qui se tient jusqu'au 12 avril dans la capitale britannique. Les emballements sur les 60 premières pages d’un manuscrit sont de plus en plus rares car le marché n’encourage pas les éditeurs-joueurs. Il y a cependant des grandes tendances qui émergent du centre des droits.
 
"On en a enfin fini des jumeaux!" s'amuse Béatrice Duval, la directrice de Denoël, se souvenant de la mode d'intrigues avec le héros et son jumeau maléfique qui avait sévi les dernières années. "Aujourd’hui les mots clés dans les pitchs sont « thriller familial, dystopie, transgenre, émancipation féminine et #Metoo «", ajoute-elle en déplorant le manque d’originalité d’une bonne partie des textes qu’elle a pu voir.
 
"Je ne compte plus les fois où j'ai entendu un thriller "dans la veine de Big Little Lies" ou "un roman  comme The Handmaid’s tale"", constate la directrice générale du Livre de poche Véronique Cardi, croisée dans les allées du centre des droits. Les agents anglo-saxons s’appuient sur le succès de ces deux séries télévisées. Celle de HBO avec Nicole Kidman et Reese Witherspoon notamment, inspiré du roman Petits secrets grands mensonges de Liane Moriarty (Livre de poche), qui raconte le quotidien de mères de Monterey, bousculé par un incident à l’école. La série multi-primée a des allures de thrillers puisque dès le premier épisode on sait qu’il va y avoir un meurtre lors d’une soirée caritative. Parmi les livres qui illustrent cette tendance, The Whisper Network de l’Américaine Chandler Baker, vendu par l’agence Eliane Benisti, qui a été acquis par Albin Michel juste avant la foire. Comme Big Little Lies, il s’agit d’une intrigue qui se déroule aussi entre femmes, quatre collègues de bureau, avec leurs vies et leurs secrets mais aussi des rumeurs et la mort mystérieuse du P-DG de leur entreprise.
 
L’autre phénomène important qui traverse la fiction est la vague des dystopies féministes : dans un futur proche une femme qui souffre d’une blessure profonde (souvent l’inceste ou le viol) prend le pouvoir. Et la remise en avant du roman de Margaret Atwood La servante écarlate (Robert Laffont) portée par la série netflix The Handmaid’s Tale revient dans les argumentaires des agents. Ainsi The Farm met en scène des bonnes philippines louent leur ventre pour des couples qui ne peuvent pas avoir d’enfants. La question du harcèlement sexuel et de sa dénonciation, portée par la vague #Metoo parcourt aussi de nombreux romans ainsi que celle du genre. D’ailleurs la britannique Kate Davies vient de finir In at the deep end, qui était vendu à la foire comme le " Bridget Jones lesbien ".

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