La bibliothèque du musée de l’Homme a rouvert ses portes le 2 décembre dernier, après sept ans de fermeture pour travaux, dans un espace entièrement remanié. Cette bibliothèque Yvonne-Oddon, du nom de la bibliothécaire qui l’a créée en 1937, a perdu quelques mètres carrés, mais gagné en confort. Au quatrième étage du musée, avec vue sur tout Paris, le visiteur trouve à l’entrée un petit salon où consulter la presse, puis 4 postes informatiques et 28 places assises aux tables de travail. Surtout, ces nouveaux espaces de 600 m2, dont 200 m2 pour la salle de lecture, permettent de proposer désormais en accès libre 11 000 ouvrages et une centaine de revues sur un total de 30 000 livres, 800 revues et 30 000 tirés-à-part, spécialisés en préhistoire, anthropologie biologique et ethnobiologie. Ce fonds a été préservé de haute lutte lors de la création du musée du Quai Branly : en 2004, seuls les objets des collections scientifiques d’ethnologie extra-européennes du musée de l’Homme sont transférés dans le nouvel établissement tandis que ceux de préhistoire et d’anthropologie demeurent au Trocadéro. Pourtant, l’intégralité des fonds documentaires de la bibliothèque est déménagée quai Branly. Une situation aberrante, mais qui rentre dans l’ordre en 2006, grâce à l’action de Michelle Lenoir, alors directrice des bibliothèques du Muséum national d’histoire naturelle, un réseau de 18 établissements dont fait partie la bibliothèque Yvonne-Oddon.
L’établissement propose à son public - personnel du musée, étudiants ainsi que toute personne justifiant d’une recherche - différents services dont le prêt de quatre ordinateurs portables, la possibilité de réserver à distance des documents pour la consultation sur place, l’acheminement de livres depuis la bibliothèque centrale du Jardin des Plantes. Les étudiants et les lecteurs extérieurs ont rapidement retrouvé le chemin de la bibliothèque. Les chercheurs, qui utilisent essentiellement les ressources électroniques à distance, sont plus difficiles à séduire. "Nous voulons réinscrire la bibliothèque dans ses domaines de recherche et créer une dynamique avec les chercheurs et les équipes du musée", affirme Nathalie Charrier-Arrighi, responsable de la bibliothèque Yvonne-Oddon.
Véronique Heurtematte
