Je vais éviter de commencer, comme à chaque fois finalement, par dire que je suis désolé de ne pas être plus actif du blog. Et bien sûr en disant que je vais éviter, je ne l’évite pas. Ma vie est ainsi. Je fais ce que je ne fais pas. Bon là, c’est une tentative pour vous embrouiller, et qui vous fera peut-être penser : «  finalement, ce n’est peut-être pas plus mal qu’il n’écrit pas plus souvent par ici.  » Mon absence ne m’a certainement pas empêché de penser à vous (petite tentative de fourberie). C’est vrai ça : à chaque fois que je vivais quelque chose d’un tant soit peu palpitant ( c’est-à-dire deux fois et demi en onze semaines (je vous laisse faire le calcul de l’apparition de la palpitation dans ma vie), je me disais : «  tiens, ça aurait mérité un petit blog ça.  » Et puis le temps d’arriver chez moi, d’allumer mon ordinateur, de lire tous les messages enflammés que je reçois sur Facebook, et hop, vous passiez dans l’antichambre de mes mots. J’ai tant manqué d’attention à votre égard, et je comprendrais parfaitement que vous ne vouliez plus de moi, que vous ne lisiez plus ces lignes pour vous précipiter dans celles de François Taillandier, écrivain hautement plus régulier, écrivain à la palpitation fidèle.   Que voulais-je dire ? Ah oui ces derniers temps, j’ai surtout été focalisé par l’entreprise de peaufinage de mon dernier roman. Au fond, c’est ce qui prend le plus de temps. L’édifice n’est rien sans le positionnement des virgules. Et puis, la dernière étape c’est toujours ainsi : on met tout en doute. Cette phrase, ce passage, ce dialogue : plus rien n’est voué à la certitude. En relisant mon roman, je pensais en permanence à tous les romans que ce roman aurait pu être. Aux autres chemins qu’il aurait pu parcourir, du drame à la bouffonnerie. Il y a dans l’écriture de roman comme une fidélité brutale : le début d’un mariage. On choisit une vie, on est monogame de la virgule, et puis, plus on avance, plus on pense à tous les points-virgules avec qui on pourrait être. Avec qui : on pourrait vivre une parenthèse. On attend la parution, comme un soulagement, comme une façon de se dire : «  ça y est, maintenant, tu es dans ton cercueil : on ne peut plus te modifier  » Ce roman s’appelle  La délicatesse et sortira fin août chez Gallimard, pour la rentrée littéraire. A ce moment-là, mon fils, lui, passera en CE1.
15.10 2013

Les dernières
actualités