Montauban

Mardi 1er août, l’institution montalbanaise Deloche a quitté le giron familial. Active depuis plus de cent ans, pilotée depuis 1929 par la famille Deloche, la librairie papeterie du centre piétonnier de Montauban (Tarn-et-Garonne) est passée aux mains de Caroline Berthelot et de Nadège Loublier, déjà propriétaires de La Femme renard, distante de seulement quelques centaines de mètres. Un joli défi mais aussi "le pari de l’avenir" pour ces libraires qui se sont connues il y a quinze ans au Brouillon de culture à Caen et qui président, depuis 2011, aux destinées de La Femme renard, où elles ont pu acquérir "expérience, savoir-faire et reconnaissance sur le terrain, auprès des clients comme des professionnels. Mais nous arrivions au bout d’un cycle, notamment en termes de progression de chiffre d’affaires. De l’autre côté, Deloche, qui était à vendre depuis quatre ans, disposait de beaux atouts, dont un emplacement idéal, mais avait besoin d’un coup de peps. Nous nous sommes senties légitimes", détaille Caroline Berthelot.

Une légitimité qu’ont reconnue le CNL et l’Adelc, qui ont soutenu à hauteur de 235 000 euros, dont 20 000 euros de subventions, le projet de reprise, également financé par un emprunt bancaire et un crédit vendeur portant sur le stock. Pour insuffler une nouvelle énergie chez Deloche, dont le CA s’érode depuis six ans pour atteindre 1,262 million d’euros au 1er janvier 2017, les deux associées ont notamment prévu une série de travaux qui se dérouleront en mars 2018. Eclairage, vitrines et aspect extérieur de la librairie, organisation des 320 m2 de surface de vente, mobilier et signalétique vont êtres entièrement revus afin "d’aérer la librairie et de la repenser en espaces bien définis et facilement identifiables", précise Caroline Berthelot. A l’issue des travaux, le magasin sera ainsi capable d’accueillir une offre conjuguant les assortiments des deux librairies, Deloche et La Femme renard, cette dernière fermant définitivement ses portes. "En un seul lieu, nous allierons ainsi quantitatif et qualitatif et proposerons un modèle de librairie qui rassemble ouvrages de référence ou grand public, nouveautés plus confidentielles ou best-sellers et qui soit viable économiquement", ambitionnent les deux libraires, qui espèrent dégager d’ici à trois ans 1,462 million d’euros.

Cécile Charonnat

18.08 2017

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