Les premières Archives nationales du Maroc ont été ouvertes au public ce 10 juin à Rabat, capitale du Royaume, « une institution stratégique qui faisait défaut au royaume depuis son indépendance » en 1956, selon son directeur Jamaâ Baïda.

« C'est un grand moment que nous avons voulu faire coïncider avec la journée internationale des archives, qui a lieu chaque 9 juin, a déclaré Jamaâ Baïda. Nous n'avons pas voulu attendre que tout soit parfait pour ouvrir, sachant que nous avions chaque jour des demandes au Maroc et à l'international. Dès à présent, nous pouvons accueillir une quarantaine de lecteurs en même temps. »

Classées parmi les 20 établissements stratégiques du pays, l'institution compte pour l'heure près de deux kilomètres de documents répartis en deux fonds : la section historique, couvrant une période allant du XVe au XXe siècle, et les fonds du protectorat français et espagnol (XXe).

Soutien de l'Union européenne

La création d'Archives nationales avait fait l'objet d'une loi en 2007, conformément aux recommandations de l'Instance équité et réconciliation (IER), créée trois ans plus tôt par le roi. Le projet a bénéficié d'un soutien financier de l'Union européenne.

Alors que les locaux sont actuellement ceux de l'ancienne bibliothèque générale du protectorat français, l'acquisition d'un terrain de 2,5 hectares dans la banlieue de Rabat serait désormais à l'étude. Quant aux effectifs, ils doivent être portés de 24 à 37 salariés d'ici la fin de l'année.