Le nœud de l’affaire, la question essentielle au développement d’un marché du livre numérique, c’est le taux de TVA. Un taux « plein pot », quand le taux pour le livre (le vrai !) est de 5,5%, cela vous tue un marché. Comment proposer un différentiel de prix satisfaisant, lorsque le différentiel de TVA est de 14 points ? Le livre numérique est condamné à être trop cher, donc peu attractif, et, tandis que l’acheteur a le sentiment qu’on lui propose un marché de dupes, l’éditeur a le sentiment de creuser un peu sa tombe : numériser à grands frais et au pas de charge des fonds qu’il vendra à des prix non attractifs, au risque de voir le diable (le pirate) sortir de sa boîte et faire circuler les textes, et sans que l’auteur ni l’éditeur ne reçoivent quelque rémunération. Voilà une perspective peu encourageante, qui risque de conduire le monde du livre à manquer la « grande transformation ». Faire entrer un nouveau produit dans la liste des biens pour lesquels la Commission européenne autorise un taux réduit de TVA est un long combat. En revanche, parvenir à faire reconnaître le livre numérisé comme un livre à part entière, figurant déjà dans la liste, est un combat qu’il est possible de gagner. Ce serait une belle victoire pour une ministre de la culture dont le bilan est encore un peu pâle. Espérons qu’elle s’en empare et le gagne.
15.10 2013

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