Lauréat

Le prix de la Bibliothèque nationale de France 2016 pour Jean Echenoz

Jean Echenoz - Photo R. Allard

Le prix de la Bibliothèque nationale de France 2016 pour Jean Echenoz

L'auteur du récent Envoyée spéciale, Jean Echenoz, dont toute l'oeuvre est publiée chez Minuit, a reçu l'une des plus grandes distinctions littéraires avec le prix de la BnF.

Par Vincy Thomas,
avec afp Créé le 19.03.2016 à 21h41

Le romancier Jean Echenoz a reçu le prix de la Bibliothèque nationale de France (BnF) pour l'ensemble de son oeuvre. Il succède à Michel Houellebecq.

Grand prix de littérature Paul-Morand en 2013, Prix Médicis en 1983 pour Cherokee et prix Goncourt en 1999 pour Je m'en vais, Jean Echenoz, 68 ans, est un des écrivains francophones les plus singuliers. Style sobre, vocabulaire d'une précision chirurgicale, humour pince sans rire et manière de raconter inimitable, rendent l'oeuvre de Jean Echenoz unique. Envoyée spéciale, on dernier et jubilatoire roman, paru cet hiver, démonte les codes du roman d'espionnage. Sorti en janvier, il figure dans les palmarès des meilleures ventes de livres.

Toute son oeuvre est publiée chez Minuit.

Le prix de la BnF récompense un auteur vivant de langue française pour l’ensemble de son oeuvre, quelle que soit sa discipline. Il est doté d’un montant de 10000 euros grâce à l’initiative de Jean-Claude Meyer, président du Cercle de la BnF.

Détourneur de codes

"Le prix couronne un écrivain dont l’oeuvre considérable emprunte au roman traditionnel son sens de l’intrigue, parfois rocambolesque, tout en détournant ses codes, de manière souvent jubilatoire comme l’illustre son dernier roman Envoyée spéciale", a affirmé Bruno Racine, président de la BnF.

Dans tous ses romans, Jean Echenoz manifeste un goût prononcé pour le clin d’oeil, qui le conduit, par exemple, dans L’équipée malaise (1986) à revisiter le roman d’aventure ou le mythe littéraire, comme celui de Robinson dans Le méridien de Greenwich (1979).

Exercice d’admiration et récit poignant, Ravel (2009) est une enquête sur la condition de l’artiste confronté à la fin de la création. Cette même inquiétude contamine le protagoniste marathonien de Courir (2008), Zatopek, dans sa performance sportive.

"Au delà du travail sur l’écriture volontiers parodique, Jean Echenoz bâtit une oeuvre où couve une angoisse qui fait trembler de loin en loin ses récits, à l’image de la secousse sismique qui, dans Nous trois (1992), fait vaciller le monde", a estimé la BnF dans son communiqué.

Le jury est composé de Bruno Racine, Jean-Claude Meyer, Laure Adler, Christine Albanel, Antonin Baudry, Frédéric Beigbeder, Jérôme Clément, Antoine Compagnon, Cécile Guilbert et Elizabeth Quin.

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