Grands prix d'automne 2023

Le prix Femina 2023 pour Neige Sinno

Louise Erdrich, Neige Sinno et Hugo Micheron au musée Carnavalet, à Paris, lundi 6 novembre - Photo Olivier Dion

Le prix Femina 2023 pour Neige Sinno

Avec son troisième ouvrage, un récit autobiographique intitulé Triste tigre (P.O.L), Neige Sinno obtient le prix Femina 2023. Hugo Micheron et Louise Erdrich remportent respectivement les prix Femina 2023 de l'Essai et celui du Roman étranger.

Par Léon Cattan , Éric Dupuy
Créé le 06.11.2023 à 13h08 ,
Mis à jour le 07.11.2023 à 10h08

Les dames du jury du Femina, créé en 1904, ont couronné ce lundi 6 novembre Neige Sinno pour son troisième ouvrage intitulé Triste tigre, paru le 17 août dernier chez P.O.L et l'une des révélations de la rentrée littéraire. L'enseignante, qui vit au Mexique, a récolté neuf voix sur douze.

« Je suis très heureuse d'avoir été primée par un jury de femmes, même si le sujet ne concerne pas que les femmes », a déclaré l'autrice après la proclamation de son prix, au musée Carnavalet, à Paris. « Cela me rappelle ma soutenance de thèse où il n'y avait aussi que des femmes dans les professeurs. (...) C'est une fierté, en plus, d'être encouragée », a-t-elle ajouté.

Déjà plus de 50 000 exemplaires écoulés

Ce récit de non-fiction a déjà reçu le prix du Monde début septembre, puis celui des Inrockuptibles un mois plus tard. Il a dépassé les 50 000 exemplaires vendus selon les estimations de GFK. C'est également l'ouvrage le plus représenté dans les sélections finales des grands prix de cette saison. Il est d'ailleurs toujours en lice pour le Goncourt, qui sera proclamé ce mardi 7 novembre, ainsi que pour le Médicis, dont le couronnement est prévu ce jeudi. Il était également en finale du prix Décembre, remis la semaine dernière à Kevin Lambert pour son roman Que notre joie demeure (Nouvel Attila).

« Un livre qui restera »

Triste tigre entend briser l’omerta des violences sexuelles et incestueuses. La narratrice, Neige, les subis des mains de son beau-père et finit par porter plainte contre lui dix ans après les faits. Par le biais de l'autobiographie, elle interroge les apports et les limites de l’écriture face à la guérison d’un traumatisme. « Son récit admirable est un tour de force. Il ne cherche pas à être aimable. Ni à faire pleurer dans les chaumières. L'autrice ne prétend pas que l'écriture est une rédemption. Mais la littérature (Nabokov, Woolf…) est au cœur de son propos. C'est un livre qui restera », avait commenté Bruno Corty, critique littéraire au Figaro, à Livres Hebdo.

L'an dernier, le prix Femina avait couronné Claudie Hunzinger, 82 ans, pour Un chien à ma table paru chez Grasset.

Les primés au Femina Etranger et Essai

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